Le 15 janvier 2018, l’équipe des plongeurs de bord du porte-avions Charles de Gaulle a repris la mer à bord du BBPD Achéron. Briefings des plongées, mise en œuvre de la drôme, visite de coque au mouillage et exercice d’assistance à plongeur en détresse ont ponctué cette remise en condition opérationnelle.

Tout vibre. De la carène aux antennes. Une bête d’acier se met en branle. Au grondement sourd des turbines, une nuée de goélands se met à virevolter autour du navire gris larguant les amarres dans la vapeur d’or du couchant. Derrière, une brume mêlée de sable et de pollution enveloppe le port de Dakar. Le patrouilleur de haute mer Lavallée quitte la ville. Il élance ses 80 mètres de long vers le sud, pour un dernier déploiement.

Ceux qui ont une bonne mémoire des dates se souviennent peut-être de celle du 10 novembre 1977. Ce jour-là, l’escorteur d’escadre Vauquelin tirait vingt-et-un coups de canon au large de Dunkerque pour saluer la réinstallation de la Marine nationale, après quasiment quarante années d’absence.

Les sous-marins nucléaires du projet 941 « Akula », véritables symboles de la Guerre froide, pourraient bientôt être réduits en pièces détachées. Et il y en aura beaucoup : les Akula sont les plus grands sous-marins du monde et figurent à ce titre dans le Livre Guinness des records.

Construire un second porte-avions ? Le sujet revient à intervalles réguliers depuis 1997, année du désarmement du Clemenceau, suivi trois ans plus tard par la vente du Foch. Le Charles de Gaulle est désormais bien seul. Et quand il est en maintenance, comme c’est le cas en ce moment même pour une durée de 18 mois, la marine française ne peut plus compter sur cet outil de projection de puissance à travers les eaux du globe.