La guerre intime de Claude, ancien soldat atteint de stress post-traumatique. (Par Faustine Vincent – Le Monde)

Sur le papier, la réinsertion dans le civil de ce militaire de terrain est une réussite. Avec sa famille, il doit pourtant lutter au quotidien pour ne pas devenir fou

Il avait d’abord refusé. Puis, après réflexion, Claude* a accepté de parler pour la première fois – et la dernière. Parce qu’il n’a « rien à cacher », mais aussi pour « aider les autres » et « faire avancer les choses ». En ce mardi matin d’octobre, cet ancien soldat de 48 ans revient de son rendez-vous avec sa psychologue. Il s’installe à la table du salon, face à sa femme, bientôt rejoint par leur fille et leur petite-fille. Derrière lui, une kalachnikov en cire orne le mur au-dessus du buffet – un cadeau de sa section lorsqu’il a quitté l’ armée.

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Le ton est calme, et le regard vif derrière les fines lunettes. Il en dit beaucoup, ce matin-là. Plus que sa fille, âgée de 25 ans, n’en avait jamais entendu. Il raconte son moral « en dents de scie », la moindre contrariété qui peut le « faire partir en live », sa hantise de se retrouver face à un feu rouge, associé au « signal d’alerte en opération ». Il raconte aussi le « gros choc culturel » en arrivant dans le civil, ce monde étrange où rien n’est planifié, où les gens prennent des libertés avec les règles et où la défense de la patrie n’est pas leur raison d’être. Il dit que « l’armée c’est toute [sa] vie » et qu’en la quittant, « on perd tout ».

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