Procès d’un sous-officier légionnaire flingueur de couilles

Le sergent M. s’est présenté mardi devant le tribunal de Bastia avec un traducteur de japonais. Après neuf ans de Légion étrangère, ce sous-officier poursuivi pour « violences suivies de mutilation ou infirmité permanente » voulait être sûr de bien comprendre les débats. Précaution qui pourrait se retourner contre lui.

Rappel des faits, que Rue89 avait évoqués sous la plume de Jacques Bessy, le vice-président de l’Adefdromil. Le 12 janvier 2008, le caporal Z. du 2e Régiment étranger parachutiste (REP) effectue un stage au camp de Frasselli en Corse.

Scénario du jour : avec un autre légionnaire, il doit faire le « plastron », la sentinelle ennemie à un carrefour. Lorsque le groupe d’en face arrive, les deux hommes doivent faire semblant de tirer. Un ordre mal compris, puisqu’ils ouvrent le feu (à blanc avec « les munitions d’exercice ») à la vue des troupes amies. Qui, du sergent ou des deux hommes, a mal transmis/compris l’ordre ? Impossible de le savoir…

Colère, il prend un fusil et tire trois coups

Colère du sergent M. qui s’empare du fusil d’assaut (Famas) d’un stagiaire, pointe l’arme à bout touchant sur l’entrejambe du caporal Z. et tire une rafale de trois coups. Bilan : le testicule droit ouvert et le gauche brûlé. Un an et trois opérations plus tard, l’homme a perdu son appendice gauche, il est handicapé à vie (taux de déficit permanent à 8%) et inapte au service actif.

Si personne ne conteste les faits, car l’enquête de la gendarmerie les a amplement démontrés, l’intention est discutée. Le sergent M. prétend n’avoir pas eu la volonté de blesser son subordonné. Il affirme aussi n’avoir jamais eu ce genre de comportements auparavant. Pourtant, lorsqu’il est entendu par les enquêteurs, le 4 avril 2008, il dit :

« Je tenais mon Famas, le canon dirigé entre ses jambes. Je regardais le légionnaire Z. dans les yeux et j’ai alors tiré trois coups de feu entre ses jambes pour le punir. »

 

Dans le règlement de sécurité, il est interdit de tirer à blanc à moins de cinq mètres.

Deux mois après les faits, la hiérarchie porte plainte

Malgré les explications ampoulées du service de presse des armées, la Légion étrangère a bizarrement géré cette affaire. Dans un premier temps, la hiérarchie du caporal Z. le dissuade de porter plainte. Puis, elle prend les devants, après que le soldat a exprimé sa volonté de judiciariser l’affaire.

Le chef de corps du 2e REP, le colonel Brice Houdet, signale l’affaire au procureur de la République le 26 mars 2008. Commentaire de Maître Eric Morain, l’avocat du caporal Z. :

« La hiérarchie a attendu deux mois pour dénoncer les faits. Pourquoi, puisqu’il s’agit d’un « événement grave « , comme indiqué dans les rapports ? Si un proviseur de lycée ou un directeur d’hôpital est dans la même situation, il fait le signalement tout de suite. »

 

Autre anomalie : le sergent M. est toujours d’active. Il a bien a ……

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