Les travaux de VAR (variation annuelle du référentiel) se sont achevés, vendredi dernier, par un coup de tonnerre : «moins 10 000» hommes en plus des moins 54 000 découlant du Livre blanc. Etre plus efficace et toujours faire mieux avec moins : telle semble être la logique actuelle qui préside également aux raisonnements élyséens. Ce chiffre de moins 10 000 résulte de calculs savants émis par la Direction des affaires financières (DAF). Sans prise en compte des besoins opérationnels et de la place de la France dans le monde, le cabinet du ministre de la Défense aurait, de façon quasi doctrinaire, appuyé ce chiffre, demandant aux états-majors d’armées de revoir leur copie.
L’armée de terre a estimé pouvoir encore trancher dans les cadres, au risque d’augmenter les pertes, notamment en Afghanistan. L’armée de l’air aurait annoncé, pour répondre au « moins 10 000 », la possibilité de fermer une base supplémentaire. Quant à la marine nationale, elle aurait exprimé son incapacité à réduire davantage dans l’immédiat. Hervé Morin, ne suivant pas son cabinet et la DAF, serait alors monté au créneau pour rassurer les armées, qui n’auront pas à toucher aux effectifs, le ministre ayant apparemment bien compris qu’un tel choix plongerait le moral des troupes dans l’abîme. Et ce, alors que les mesures d’externalisation de certains services dans le soutien sont en cours, suscitant l’ire des organisations syndicales. Jean- Louis Borloo, dans un récent discours, évoquait l’effacement de la puissance française au profit « d’une puissance européenne ».
Mais que serait l’Europe de la Défense sans les armées nationales et leur capital humain ?
Source: TTU n°750 du 10 mars 2010
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