Louvois continue à dérailler et à engloutir des millions (Reynald Fléchaux)

 

En 2015, les erreurs de Louvois, le logiciel de paie des armées, auront encore coûté environ 27 millions d’euros. Et l’arrivée de l’impôt à la source, en 2018, fait peser un risque sur la mise en œuvre de son remplaçant, Source Solde.

« Un fardeau qu’il nous faut gérer tout en avançant, lentement mais sûrement, dans la conception du logiciel qui le remplacera : Source Solde ». C’est ainsi que Anne-Sophie Avé, le directrice des ressources humaines du ministère de la Défense, qualifie, dans une audition à l’Assemblée nationale, Louvois, le logiciel de gestion de la paie mis en service en 2011 et dont les errements empoisonnent la vie de l’armée depuis lors. Censé calculer la solde des 180 000 militaires (soit une masse salariale de plus de 11 Md€ par an), ce logiciel ne cesse de générer des erreurs de calcul, obligeant le ministère à mobiliser des équipes pour corriger la paie ‘à la main’, le temps que le remplaçant de Louvois soit prêt, soit pas avant le premier trimestre 2017 pour les premiers déploiements.

Pour 2015, selon Anne-Sophie Avé, la correction de ces dysfonctionnements se monte à 26,7 millions d’euros. La DRH explique : « ce sont 150 emplois équivalents temps plein qui sont spécialement mobilisés à Nancy, 44 à Toulon, 25 pour le centre de maintenance interarmées de la solde, 27 au service ministériel opérateur des droits individuels (SMODI) au sein du commissariat aux armées, ainsi que 232 vacataires. » Soit au total 478 emplois. C’est un peu moins que le décompte effectué par la Cour des comptes, qui, dans un rapport datant de février dernier, estimait que la Défense mobilisait 600 personnes pour corriger les erreurs générées par Louvois. Dans ce même rapport, pour l’année 2014, les Sages de la rue Cambon avaient chiffré à 47 millions d’euros le coût de ces personnels et les dépenses en prestations auprès de sociétés privées pour redresser les résultats du calculateur fou. « C’est notre caillou dans la chaussure », admet Anne-Sophie Avé.

« La confiance est entamée »

Ces mesures correctives ne suffisent d’ailleurs pas à éviter toute erreur, loin s’en faut. La DRH de la Défense chiffre à 375 millions d’euros les versements indus provoqués par Louvois. Sur ce total, 210 millions ont été recouvrés. Sur ce terrain aussi, le ministère aurait donc fait quelques progrès, puisqu’à la mi-novembre 2015, il n’était parvenu à récupérer que 171 millions sur un total de 358 millions de…

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