Aux Pays-Bas, le dossier afghan a fait chuter le gouvernement. En France, peu de polémiques
Faut-il prolonger la présence des troupes néerlandaises d’Afghanistan ? Les deux principaux partis de la coalition au pouvoir aux Pays-Bas n’ont pas réussi à se mettre d’accord, conduisant le Premier ministre Jan Peter Balkenende à annoncer la démission de son gouvernement.
Aucun débat de cette ampleur en France. Après plus de huit ans de déploiement en Afghanistan, alors que des Français participent actuellement à l’opération lancée par l’OTAN au sud de l’Afghanistan, la France ne se vit pas comme un pays en guerre.
Président de l’Association nationale de soutien aux soldats en opération (ANSSO), David Hornus, 39 ans, ne comprend pas l’indifférence des Français à la guerre en Afghanistan :
« Je suis chef d’entreprise, je n’ai rien à voir avec l’armée, mais j’ai créé cette association pour mobiliser la société civile, dire aux Français : « Oh, réveillez-vous ! On est en guerre, on est là-bas et on a quarante morts ».
On peut être pour ou contre cette guerre, ce n’est pas le propos. »
Pourquoi la guerre française en Afghanistan est-elle si facile à oublier ?
La confusion avec l’Irak
Pour Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), la guerre en Afghanistan est « visible », contrairement à l’engagement français au sein de la coalition de l’OTAN :
« Une partie de la population ne sait pas que nous sommes en Afghanistan parce que la France a refusé de faire la guerre en Irak et qu’il y a une confusion entre les deux. »
Peu d’effectifs déployés
Un peu plus d’un centième des militaires français est déployé en Afghanistan, soit 3 800 soldats sur les 360 000 personnels militaires en activité que compte l’armée française. C’est un peu plus d’un dixième des 30 000 soldats français déployés dans le monde.
L’opération Mushtarak lancée par l’Otan le 12 février mobilise 15 000 hommes dont seulement « des dizaines » de Français.
Une guerre qui ne dit pas son nom
« Les autorités n’ont pas dit que nous étions en guerre ». D’où la confusion selon Pascal Boniface :
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