Question écrite n° 19500 de M. Christian Cambon (Val-de-Marne – Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 24/12/2015 – page 3531
M. Christian Cambon attire l’attention de M. le ministre de la défense sur les plaintes nombreuses reçues concernant l’insuffisance des portions alimentaires données aux militaires en mission au Mali.
Les repas sont organisés de façon à fournir des rations lorsque les soldats sont en dehors de leur base. La ration de combat est connue pour se limiter à l’essentiel. Aussi, à leur retour au camp, ils peuvent normalement consommer un repas plus conséquent.
Or, de nombreuses familles l’ont alerté dénonçant des portions alimentaires trop faibles dans les camps. En effet, les soldats ont continué à déjeuner avec une ration de combat et en guise de dîner, ils ont reçu un repas frugal (une louche de nourriture !).
Les soldats français au Mali ont faim. Or, le manque de nourriture affecte le physique et le moral des troupes.
En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte prendre remédier à cette situation.
Réponse du Ministère de la défense publiée dans le JO Sénat du 17/03/2016 – page 1078
L’opération Barkhane regroupe 3 500 militaires répartis sur deux sites permanents à Gao (Mali) et N’Djamena (Tchad), depuis lesquels des détachements sont déployés sur des bases avancées temporaires.
Cette opération constitue un véritable défi logistique tant au regard de la géographie que du climat de cette région d’Afrique.
Dans ce contexte, l’alimentation des soldats français au Mali est adaptée aux caractéristiques géographiques et climatiques de la bande sahélo-saharienne et varie selon leur localisation et leurs activités.
Sur la base principale de Gao, un mess en opération délivre une alimentation en tout point comparable, en qualité et en quantité, à celle servie en France, tout en prenant en compte les besoins caloriques inhérents à l’activité opérationnelle.
Dans les secteurs isolés, les soldats bénéficient d’une alimentation mixte composée à la fois de rations de combat individuelles, de vivres frais acheminés toutes les semaines depuis Gao et de quelques denrées achetées localement.
En opération, hors de ces emprises, la ration de combat individuelle constitue la base de l’alimentation des soldats.
Afin de maintenir au plus haut niveau leur condition physique et morale, une allocation financière est également accordée à chaque détachement pour procéder à des achats de denrées locales qui, outre leur fonction de complément alimentaire, contribuent à l’acceptation de la force Barkhane par la population malienne.
Cependant, les faibles ressources du tissu agroalimentaire local et le souci constant de sécurité sanitaire limitent les possibilités d’emploi de cette allocation.
Dans ces trois situations et compte tenu du contexte local, ces soldats disposent d’une alimentation équilibrée et adaptée à leurs besoins physiologiques, qui évite tout risque de carence alimentaire ou de déficit énergétique.
Sur ce dernier point, il est à noter que ni le service de santé des armées, ni les commandements locaux, opérationnels ou stratégiques, qui sont particulièrement attentifs à la condition du personnel en opération, n’ont été saisis d’une éventuelle insuffisance des portions alimentaires servies aux soldats.
Source: JO Sénat du 17/03/2016 – page 1078