La bombe atomique française a 50 ans

Le 13 février 1960, la première bombe atomique française explosait dans le Sahara. Le point sur la doctrine nationale et l’histoire, controversée, des essais nucléaires qui ont duré jusqu’en 1996.

Le 13 février 1960. L’opération « Gerboise bleue » n’a pas été une surprise. Depuis des mois, on savait que la France allait procéder à un essai atomique dans le Sahara (qui était à l’époque territoire français). La zone choisie était située à Reggane, à 1 200 km d’Alger, dans le Tanezrouft, le « désert de la soif ».

Plus de 6 000 personnes étaient alors mobilisées au Centre saharien d’expérimentation militaire. La bombe, d’une puissance de 70 kilotonnes (quatre fois Hiroshima), était perchée sur une tour à 100 mètres de hauteur. Avec cet essai aérien, la France entrait dans le club des puissances nucléaires.

La doctrine tricolore. Dans l’esprit du président Charles de Gaulle, il s’agissait de disposer d’une arme politique crédible face au bloc communiste surarmé ; il s’agissait aussi de pouvoir affirmer que la France ne dépendait d’aucune autre puissance pour ce qui était de sa défense. La chute du mur de Berlin a changé la donne.

Jacques Chirac, en 2001, a précisé que les armes nucléaires françaises pourraient servir contre des « puissances régionales dotées d’armes de destruction massive » ou qui auraient recours au terrorisme.

En 2008, Nicolas Sarkozy est revenu aux fondamentaux : la dissuasion française est destinée à protéger la France d’une agression « étatique ».

210 essais en 36 ans. Après « Gerboise bleue », la France a réalisé seize autres essais au Sahara (trois aériens, treize souterrains). En 1966, le champ de tir a été transféré sur les atolls de Mururoa et Fangataufa (Pacifique sud), à 1 200 kilomètres de Tahiti. 193 essais y seront réalisés. Le 8 avril 1992, le président François Mitterrand décrète…

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