Quatre anciens légionnaires comparaissent devant la cour d’assise de Paris pour la mort d’un de leur camarade lors d’une mission d’entraînement à Djibouti en 2008.
L’exigence de la Légion étrangère a-t-elle tué Joszef Tvarusko? En 2008, le jeune soldat slovaque de 25 ans décède lors d’un exercice dans le désert de Djibouti. L’autopsie réalisée révélera un «coup de chaleur» fatal au sortir d’une longue journée d’entraînement. Ce jeudi, la cour d’assise de Paris doit examiner le degré de responsabilité de quatre anciens supérieurs de la Légion. Poursuivis pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion», seuls deux légionnaires sont présents dans le box des accusés, les deux autres sont en fuite.
Le lieutenant français Médéric Bertaud, âgé de 33 ans, et le caporal roumain Petru Sabin Suciu, 31 ans doivent s’expliquer sur les faits de la journée du 5 mai 2008. Absents du procès, deux autres responsables, un Chilien et un Mexicain, sont visés par un mandat d’arrêt international depuis 2008. Radiés de l’armée, les deux accusés présents au procès sont aujourd’hui rangés. Le premier travaille dans la communication, le second est garagiste. Ils encourent tous les quatre jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
Brimade et coups à Djibouti
Ce jour là, dans le désert aride de ce petit pays de l’ouest africain, il fait 38 degrés. L’exercice «Bour Ougoul 2008» se déroule pour la seconde journée et les soldats de la Légion étrangère progressent vers un pic rocheux. Considéré comme un élément faible de l’unité, voire comme un tir-au-flanc par ses pairs, le jeune slovaque s’était plaint de douleurs au genou. Il subit des brimades et reçoit des coups. Il est même obligé de rester en plein soleil pendant les haltes. Après une pause repas, l’encadrement, agacé, fait mine de l’abandonner. Des témoins rapportent également que le lieutenant Bertaud lui a renversé sa gourde et interdit aux autres qu’on lui donne de l’eau. Dans la dernière ascension, sur une pente à 70%, Joszef Tvarusko s’écroule victime de la chaleur. Son corps atteint, à ce moment là, les 43°. Victime d’un «coup de chaleur», Tvarusko n’est cependant pas mort de déshydratation selon le juge d’instruction, mais plutôt du prolongement d’un effort disproportionné par rapport à ses capacités physiques.
Pendant l’instruction, les avocats des accusés admettent que leurs clients ont fait des «erreurs d’appréciation» voire même une «faute de commandement» mais que la place des deux responsables n’est pas en prison. Me Alexandre Varaut, avocat du lieutenant Bertaud, déplore la «précipitation» dans le traitement de l’affaire. «Tout va très vite: c’est peut-être la première fois depuis la guerre d’Algérie qu’un officier est incarcéré et radié de l’armée» estimait-il.
La Légion étrangère, qui réunit 6.800 hommes, est considérée comme une des unités d’élite de l’armée française. L’exigence et le dévouement sont au coeur des valeurs du corps militaire. Pour l’avocat du caporal roumain Suciu, Me Eric….
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