Jean Zay au Panthéon… mais la persécution contre lui continue (Par Me Gérard Boulanger)

Diffamé de son vivant, exécuté par la Milice, ce républicain laïc acharné entre au Panthéon, mais mobilise encore contre lui les préjugés antisémites de l’extrême droite. Par Gérard Boulanger.

  • Jean Zay (1904-1944), qui fut assassiné par des miliciens peu avant la Libération, fait son entrée au Panthéon ce 27 mai 2015, avec trois autres grandes figures de «l’esprit de résistance» (Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Claude Brossolette, Germaine Tillion).
  • « L’Obs » du 21 mai leur consacre un dossier spécial. Il comprend notamment un texte de son biographe Gérard Boulanger, dont voici la version intégrale.
  • Avocat des parties civiles durant les vingt-trois années de l’affaire Papon, Gérard Boulanger a notamment publié chez Calmann-Lévy «le « Juif » Mendès France, une généalogie de l’antisémitisme» (2007) et «l’Affaire Jean Zay, la République assassinée» (2013).

 

Bien sûr, la première chose qui m’avait frappé et poussé à enquêter sur «l’affaire Jean Zay», c’est l’oubli auquel était voué un homme aux éclatantes vertus civiques et au bilan ministériel inégalé. Nouveau Jules Ferry, il avait, de 1936 à 1939, modernisé et démocratisé l’Education nationale comme personne ni avant ni après lui. Nouveau Gambetta, également en charge des Beaux-Arts, «à lui seul il incarnait la République athénienne» dont, selon Marc Fumaroli, «il se voulut le Périclès.»

Citoyen exemplaire, il ne cessa non plus de se battre, dans de multiples associations, pour les Droits de l’Homme, la laïcité et la République. Militant radical-socialiste de toujours, il fut en 1932, à moins de 28 ans, le plus jeune député de France. Il devint alors, en un temps record, dès 1933-34, le dirigeant reconnu de l’aile gauche de sa formation politique. Ce qui mit cet artisan résolu de l’alliance entre les trois grands partis de gauche (radicaux, socialistes et communistes) en position charnière tout à fait décisive dans la construction du Front Populaire.

L’importance de son action publique me rendait incompréhensible l’amnésie dont il était victime. Jusqu’à ce que la générosité de ses filles Catherine et Hélène me mît en mesure de consulter les archives familiales et les trop rares ouvrages qui lui furent consacrés.

Leur lecture ne laissa pas de modifier radicalement la question initiale que je me posais. À l’interrogation : «Pourquoi, malgré sa valeur républicaine, cet homme-là fut-il oublié?», succéda donc peu à peu une autre, tout à fait inverse : «N’est-ce pas justement à cause de sa valeur républicaine que l’action de Jean Zay fut occultée?»….

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A propos de l’entrée de Jean Zay au Panthéon (Henri Pinard Legry Président de l’ASAF) (17 mai 2015)

JEAN ZAY ET SON « TORCHE-CUL » AU PANTHÉON (16 fév 2015)

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