En 2015, la France commémore le 70e anniversaire de sa libération pour laquelle des dizaines de milliers de Français acceptèrent de sacrifier leur vie afin que le drapeau tricolore remplace définitivement celui de l’occupant nazi. Pour honorer leur mémoire et faire vivre leur souvenir, est-il acceptable de choisir un ancien ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts qui, à 20 ans, traita, dans un poème, le drapeau français de « torche-cul » ? Le 7 janvier 2015 est paru, sous le timbre du ministère de la Culture et de la Communication, le décret annonçant l’hommage de la Nation à la mémoire de quatre personnalités et le transfert des cendres de deux d’entre elles, dont Jean Zay, au Panthéon. La cérémonie est prévue le 27 mai. Le président de la République n’a pas encore donné suite aux arguments exposés dans la lettre qui lui a été adressée par une cinquantaine d’associations représentant des centaines de milliers de citoyens et proposant, en lieu et place de Jean Zay, des jeunes résistants morts pour la France les armes à la main ou fusillés par l’ennemi. Il a maintenu Jean Zay, proposé dans la plus grande discrétion par un petit groupe d’historiens et associé à trois autres personnalités remarquables : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion. Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur Jean Zay, lâchement assassiné par des miliciens en 1944. Mais une victime n’est pas un héros, et le Panthéon n’est pas une récompense. C’est une référence nationale. Par contre, le texte honteux, écrit en 1924 par un jeune homme intelligent mais trop jeune pour avoir supporté directement et personnellement les horreurs de la Grande Guerre, constitue à nos yeux un obstacle insurmontable à son entrée au Panthéon. En effet, alors que la France célèbre le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale rappelant l’Union sacrée de tous les Français et le sacrifice de 1 400 000 d’entre eux, morts pour leur pays et pour ce qui l’incarne, son drapeau, il serait incompréhensible et contradictoire d’honorer un homme qui, lui, a pensé et rédigé un texte montrant une telle haine envers notre emblème national. Cette année, la France va rendre hommage aux soldats de la France Libre, à ceux de l’armée d’Afrique et de l’armée de l’ombre qui, dans leur extrême diversité, étaient réunis autour du drapeau français, sur le territoire national ou au-delà des mers, et combattaient pour ses trois couleurs, symboles de la liberté. Peut-on les insulter davantage en les rassemblant sous l’égide d’un homme qui a vomi cet emblème sacré ? Notre pays est aujourd’hui en guerre contre le totalitarisme islamiste. Les Français se regroupent naturellement autour des symboles de la République que sont la Marseillaise et le drapeau ; le 11 janvier dernier, ils l’ont fait massivement. Au moment où la cohésion de la Nation est indispensable au succès dans le combat qui s’engage contre ceux qui veulent nous imposer leur loi et nous reprendre notre liberté, ne serait-il pas alors incongru, paradoxal voire dangereux, de présenter en exemple à une jeunesse, qui doute trop souvent de son pays, un homme qui a exprimé le dénigrement et la haine du drapeau ? Les cinq jeunes résistants proposés par l’ASAF étaient, lors de leur mort, âgés de 17 à 22 ans. Ils incarnent le symbole de l’unité nationale. Ils faisaient fi des clivages politiques qui prévalaient alors. Certains, bien que catholiques fervents, ont combattu au sein de réseaux d’obédience communiste parce qu’ils estimaient que c’était là qu’ils défendraient le mieux leur pays. Aucun n’a tremblé devant la mort, prouvant ainsi qu’ils plaçaient l’avenir de leur pays au-dessus de leur propre vie. Le président de la République a indiqué, en plusieurs occasions, qu’il fallait envoyer des messages en direction d’une jeunesse en attente. Or, quel plus beau message d’espoir que celui-ci cinq fois répété ? Le Panthéon ne renferme pas de jeunes personnalités ; il se présente là une extraordinaire opportunité de combler cette lacune et de rendre cette référence nationale plus représentative de la diversité française. Monsieur le président, au moment où, plus que jamais, la Nation doit se rassembler pour relever les innombrables défis auxquels elle est confrontée, il serait incompréhensible que vous reteniez parmi les héros qui inspirent l’action des Français un homme ayant traîné dans la boue le drapeau qui, aujourd’hui, couvre le cercueil de nos soldats morts pour la France. L’ASAF, comme un grand nombre de Français, ne peut l’accepter. L’honneur du drapeau ne se négocie pas. Si une décision présidentielle n’intervenait pas pour modifier ce décret, une telle forfaiture ne manquerait pas de provoquer une réelle division des Français aux conséquences imprévisibles alors que, dans le même temps, ils sont appelés à faire bloc et à avoir le souci de l’unité nationale. La Rédaction de l’ASAF |
ASAF . Association de Soutien à l’Armée Française18, rue de Vézelay – 75008 Paris |
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JEAN ZAY ET SON « TORCHE-CUL » AU PANTHÉON
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Cet article a 2 commentaires
Il est vrai que ce poème écrit en 1924 est certainement excessif. Il serait d’ailleurs intéressant de se demander pourquoi il est excessif, mais cela est un autre sujet.
Il serait tout aussi intéressant de se replacer dans le contexte des années 20.
Se positionner aussi catégoriquement en 2015 sur des événements aussi lointains est très délicat et relève même de l’exploit !
Au delà de la sévérité de ce poème, je pense que ce qui ressort de ce texte est la colère d’un jeune homme contre la bêtise humaine émanant de tous ces hauts gradés, étoilés, qui, dans leurs salons feutrés, bien chauffés, élaboraient les grandes théories militaires (les pantalons rouges par exemple ou toutes les autres idées lumineuses ) qui allaient permettre une des plus grandes boucheries de l’histoire de l’humanité.
Le drapeau français, symbole merveilleux de toutes les avancés humaines françaises, a été, à cet époque, le symbole de ces pauvres crapouillots transis de froid et de peur dans leurs tranchées qui ne se faisait pas vraiment d’illusion quant à leur chance de survie sur une attaque en masse en terrain découvert face aux canons des mitrailleuses ennemies.
Mais au moins l’honneur était sauf ! « on était mort sur le champ d’honneur ! » Qu’elle gloire !
Je pense que c’est « ça » que ZAY a souhaité haïr.
Je pense donc qu’il faut prendre un peu plus de recul et se méfier d’élaborer des conclusions aussi tranchées (sans vouloir faire un mauvais jeu de mot !), d’autant plus que ZAY Au début de la Seconde Guerre mondiale, démissionne le 2 septembre 1939 de l’assemblée, pour rejoindre l’armée française et suivre le sort de sa classe d’âge. Son courage et son dévouement, au sein de la IVe armée, sont attestés par ses chefs militaires : « volontaire pour les missions les plus périlleuses et les plus délicates.
Bref,
Attention donc de faire un procès rapide, trop rapide…
J’espère que mon témoignage ne heurtera pas la grande famille militaire, dont j’ai fait partie, que je respecte et admire profondément pour le dévouement de ses membres aux valeurs du drapeau et de la République.
Quant aux « allumés » (et il en reste…) qui frissonnent sur la beauté d’un champ de bataille où deux peuples qui avaient tout pour s’entendre se sont déchirés, dans la peur, dans le désespoir le plus total, pour le bon plaisir des seigneurs du moment, je ne peux que les plaindre et les juger sévèrement !
Tant pis, je n’irai pas au Panthéon !
Jack
Qu’il ait été contre la guerre, soit, contre la France et ce drapeau qui symbolise tous les sacrifices voulus ou non de tant de jeunes français est une insulte à leur mémoire. Ecrit dans les années 20, jeune encore, ZAY a sans doute l’excuse de la jeunesse et son manque de recul, pour autant il restera de sa mémoire ce texte qui n’est pas à son honneur et que les anti militaristes ne manqueront pas d’applaudir, eux qui sont plus souvent réformés que combattants mais qui profitent allègrement du sacrifice des autres et se dédouanent en condamnant la guerre derrière leur pupitre.
Allobroge
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