Un sous-officier et un inspecteur du travail ont été mis en examen pour des faits qui remontent à 2011
Un sous-officier et un inspecteur du travail ont été mis en examen jeudi à Metz dans une affaire de harcèlement sexuel sur une jeune femme en 2011, qui était alors la subalterne du militaire, a-t-on appris vendredi de leurs avocats.
A l’époque secrétaire au centre d’information et de recrutement (Cirfa) de la Marine à Metz, la jeune femme âgée aujourd’hui de 28 ans estime avoir subi « plein de gestes humiliants et dégradants, inacceptables » de son supérieur, selon son avocate, Me Elodie Maumont.
« Il l’appelait ‘pti chat’ ou ‘little minou’, quand il faisait son footing, il fallait qu’elle se mette devant lui et il lui touchait les fesses. Il lui imposait des tenues moulantes ou des jupes (…), il faisait des paris avec son collègue sur la couleur de ses sous-vêtements« , a rapporté Me Maumont.
« Quelques blagues »
Désemparée, la jeune femme s’est alors tournée vers un inspecteur du travail. Mais celui-ci, un ami du sous-officier, a aussitôt averti le militaire qu’elle avait l’intention de porter plainte contre lui. « Elle s’est retrouvée dans un espèce de guet-apens, une situation inextricable », selon Me Maumont. « Son contrat n’a pas été renouvelé, depuis elle galère. Elle est extrêmement traumatisée. Elle a eu des périodes de chômage, des arrêts maladie. Elle n’a pas de situation professionnelle stable aujourd’hui« , selon son avocate.
Soutenue par l’Adefdromil, une association de défense des droits des militaires, elle reste toutefois « digne et combattive » dans l’attente d’une réponse judiciaire, selon Me Maumont, s’interrogeant sur la lenteur de la justice dans ce dossier. Le militaire reconnaît « quelques blagues qui se faisaient fréquemment dans le service »mais conteste certains faits « très largement » et « dispose d’un bon nombre d’attestations » en sa faveur, selon son avocat Me Olivier Rondu.
Après la parution début 2014 de la « Guerre invisible », une enquête journalistique sur les violences sexuelles dans l’armée française, qui évoquait notamment cette affaire à Metz, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait annoncé en avril une série de mesures.
La cellule Themis, créée à cette occasion pour accompagner les victimes de ces violences, était saisie de 66 cas fin 2014.
Source: charentelibre.fr
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