L’année qui vient de se terminer à été fertile en événements, joyeux ou dramatiques, pour les uns ou pour les autres, mais les personnels militaires ont gagné une grande victoire : l’autorisation accordée par la CEDH de créer des associations en leur sein afin de défendre leurs droits de simples citoyens français.
Ce triomphe est dû à l’action compétente et déterminée des responsables de l’Adefdromil : Jacques BESSY et Michel BAVOIL ce dernier ayant créé l’association en 2001.
Anticipant les vœux du Président de la République formulés le 31 décembre à la télévision, le Premier ministre nous a promis, d’Espagne son pays natal, des sacrifices et encore des sacrifices… Toutefois il ne nous a pas annoncé le mode d’emploi; les petits devront-ils encore se serrer un peu plus la ceinture et les plus gros la resserrer un peu moins. Verra t’on encore des super grands patrons d’entreprises semi-publiques « ne percevoir que 450.000€ par an » (je cite de mémoire Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, devant l’Assemblée Nationale en mars 2013) des très hauts fonctionnaire admis à la retraite, mais autorisés à faire du supplément pendant trois ans, qui plus est en surnombre et des officiers généraux nommés conditionnellement, puis maintenus encore en première section.
Quant au Président de la République assez content des réformes entreprises dès son arrivée à l’Elysée, il nous a parlé d’audace. Ce terme est assez connu dans l’histoire révolutionnaire grâce à Jacques Danton (1759 – guillotiné le 5 avril 1794) qui avait coutume de dire « de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ».
Tout ce déballage de promesses inquiétantes ou euphorisantes m’ont rappelé les vœux que formulait le regretté Jean-François Revel de l’Académie française dans son éditorial du Point n°1478 le 12 janvier 2001, à l’époque de la cohabitation Chirac / Jospin.
En voici quelques passages édifiants et toujours pertinents 14 ans plus tard :
La dégradation du droit
« EN FORMULANT LEURS VŒUX, le Président de la République a souhaité une année « utile » et le Premier ministre une France «moderne». L’un et l’autre évoquaient ainsi les réformes dont le pays a besoin. En même temps, tous deux et tous les Français savent que ces réformes ne se feront pas. Il n’y aura de réforme profonde ni de la fiscalité, ni des retraites, ni de l’éducation, ni de la lutte ou de l’absence de lutte contre l’insécurité, ni des finances publiques, dont l’essentiel continue d’échapper au contrôle d’un Parlement réduit à l’impuissance. L’Etat continuera de prétendre qu’il combat des inégalités, alors qu’il perpétue l’inégalité structurelle qui sépare les travailleurs du secteur public et ceux du secteur privé.
PLUS LARGEMENT, puisque la mode est aux vues cavalières sur le bilan du siècle écoulé et sur les conditions d’entrée dans le nouveau, on constate qu’au XXe siècle les totalitarismes ont, certes, perdu la partie. Mais les démocraties ne l’ont pas pour autant gagnée. Très peu de pays, dans le monde actuel, sont démocratiques, et bon nombre de ceux qui le sont ne le sont qu’en partie ou en apparence. Trois fléaux principaux étouffent la démocratie – ou l’altèrent : la corruption, le mensonge et la violence. »
…
« ELIMINER LE TOTALISTARISME aurait dû en théorie réduire la violence. Or elle augmente dans une majorité de pays, comme moyen dominant de gouvernement et d’opposition. Pis : elle s’étend dans
les démocraties, où on la tient toujours davantage pour une façon normale d’exprimer des revendications, au mépris de la loi.
CETTE DÉGRADATION DU DROIT éclate dans l’épisode « Bananier » des violations du Code de la
route par certains ministres français et dans les faux-fuyants par lesquels ils ont tenté de se justifier à
Une telle inconscience révèle l’oubli du rôle fondateur de la loi en démocratie. Seul est démocratique, dit Montesquieu, le gouvernement « où celui qui fait exécuter les lois sent qu’il y est soumis
lui-même » On a vite fait de compter les pays où c’est encore le cas.
SANS PROBITE, SANS VERITE, sans droit, la démocratie ne saurait être ni «utile» ni « moderne »,
ni même réelle.»
Ce précepte avancé par Montesquieu (1689-1755) et toujours valable de nos jours, n’a guère été respecté par quatre de nos ministres ou secrétaires d’Etat qui ont été récemment priés de faire leur valise pour faute contre la fiscalité, abus de pouvoir et somme toute contre l’honneur.
A toutes et à tous, l’auteur de ce court billet souhaite une année sereine et meilleure que la précédente.
Fait le 7 Janvier 2015