Dans une question écrite n°63844 du 16 septembre 2014, M. Jean-Jacques Candelier interroge M. le secrétaire d’État, auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire, sur la réponse formulée à des demandes d’associations d’anciens combattants, qui ne coûtent rien à l’État.
Il souhaite savoir s’il envisage la suppression sur le Mémorial national des noms des victimes civiles en Algérie et l’inscription de l’ensemble des militaires tombés en Afrique du nord.
Texte de la réponse
Dès son inauguration le 5 décembre 2002, le mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, situé quai Branly à Paris, a été dédié aux combattants morts pour la France et aux supplétifs tués après le cessez-le-feu.
La loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés associe à l’hommage rendu aux morts pour la France pendant ces conflits les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d’exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Evian, ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de la Tunisie.
Une stèle portant une dédicace conforme à la loi a été érigée en 2006 à proximité du mémorial, rappelant ainsi la volonté du législateur.
Il a été décidé, en décembre 2009, d’afficher les noms des civils français, victimes innocentes de la guerre d’Algérie sur le monument lui-même, plutôt qu’ils ne fassent l’objet d’une seule mention collective sur la stèle précitée.
Pour que ces victimes civiles ne soient pas confondues avec les combattants morts pour la France, leurs noms apparaissent sur la colonne blanche du monument, les colonnes bleue et rouge restant dédiées aux morts pour la France.
L’inscription de noms de victimes civiles innocentes se fait sur demande des familles ou d’associations représentatives, et après instruction par les services du ministère de la défense qui s’assurent qu’elles ne faisaient partie ni du FLN ni de l’OAS.
S’agissant des militaires décédés en Afrique du Nord, il convient de rappeler que seuls ceux d’entre eux ayant trouvé la mort dans les conditions définies à l’article L. 488 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre (CPMIVG) peuvent se voir attribuer la mention « mort pour la France » permettant l’inscription de leur nom sur le mémorial national du quai Branly à Paris.
A cet égard, l’article L. 488 du CPMIVG énumère les situations dans lesquelles les actes de décès doivent porter la mention « mort pour la France ».
Sont considérés par cet article comme morts pour la France notamment les militaires tués à l’ennemi ou décédés de blessures de guerre, de maladie contractée en service commandé en temps de guerre ou d’accident survenu en service, ou à l’occasion du service en temps de guerre.
L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre a compétence pour instruire les demandes d’attribution de la mention « mort pour la France » dans le strict respect des conditions fixées par l’article précité, sans dérogation aucune, pour quelque catégorie de combattant que ce soit.
Il existe notamment deux principaux cas de figure pour lesquels cette mention ne peut être attribuée : lorsque l’accident cause du décès n’a pas été reconnu imputable au service par l’autorité militaire ou lorsque la commission consultative médicale compétente estime que la maladie cause du décès n’a pas été contractée en service.
Dès lors, dans le respect de la réglementation en vigueur, et pour assurer une égalité entre toutes les générations du feu, il est exclu que cette mention puisse être inscrite de façon systématique sur les actes de décès de tous les militaires décédés en Afrique du Nord, quels que soient le lieu et les circonstances de leur décès.
Source: JO du 28/10/2014 page 9049