Avantages fiscaux accordés aux anciens combattants : demi-parts supplémentaires.Cumul. Réglementation.

Question N° : 48806   de  M.   Dumas William ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche – Gard )   

Texte de la QUESTION :

 M. William Dumas attire l’attention de M. le secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants sur les avantages fiscaux accordés aux anciens combattants. Une demi-part est accordée pour le calcul de l’impôt sur le revenu mais elle n’est pas cumulable avec l’avantage de même nature consenti à d’autres titres. Par exemple, lorsqu’un ancien combattant vit en couple et que son épouse souffre d’un handicap, il lui est impossible de prétendre à la demi-part supplémentaire à laquelle il aurait droit par ailleurs. Ce non-cumul de la demi-part des anciens combattants avec celle liée à un handicap paraît profondément injuste. Aussi, il lui demande s’il envisage d’accorder le bénéfice d’un cumul afin d’accroître la reconnaissance du lourd tribut payé à la Nation par les anciens combattants. 

Texte de la REPONSE : 

Le système du quotient familial a pour objet de proportionner l’impôt aux facultés contributives de chaque contribuable, celles-ci étant appréciées en fonction du nombre de personnes qui vivent du revenu du foyer.

Pour cette raison, les personnes célibataires, divorcées ou veuves sans enfant à charge ont normalement droit à une part de quotient familial et les couples mariés à deux parts.

La demi-part supplémentaire accordée aux anciens combattants âgés de plus de soixante-quinze ans, ou à leur veuve sous la même condition d’âge, constitue déjà une importante exception à ce principe, puisqu’elle ne correspond à aucune charge effective, ni à une charge de famille, ni à une charge liée à une invalidité.

C’est pourquoi la loi prévoit qu’elle ne peut se cumuler avec une quelconque majoration de quotient familial à laquelle les contribuables concernés pourraient prétendre par ailleurs.

C’est également pour cette raison que l’avantage de quotient familial dont bénéficie un ancien combattant marié s’applique au niveau de son foyer fiscal et ne peut excéder une demi-part, même si lui-même est par ailleurs titulaire d’une carte d’invalidité ou si son conjoint est également ancien combattant ou titulaire de la carte d’invalidité prévue à l’article L. 241-3 du code de l’action sociale et des familles.

Cette règle de non-cumul, qui résulte des termes mêmes de la loi, est d’application constante.

Toute autre solution emporterait des conséquences contraires aux principes du quotient familial puisque les foyers dépourvus de charge de famille pourraient alors bénéficier d’un nombre de parts supérieur à celui des contribuables qui supportent de telles charges.

Cela étant, les anciens combattants peuvent bénéficier d’autres dispositions fiscales favorables.

Ainsi, en application du 5° du II de l’article 156 du code précité, les versements effectués en vue de leur retraite par les anciens combattants et victimes de guerre sont déductibles du revenu imposable lorsqu’ils sont destinés à la constitution d’une rente donnant lieu à une majoration de l’État.

Lorsque les deux époux ont la qualité d’ancien combattant et souscrivent chacun une retraite mutualiste du combattant, le bénéfice de la déduction est accordé pour l’ensemble des versements effectués pour la constitution de la rente mutualiste donnant lieu à une majoration de l’État de chacun des époux.

En outre, la retraite mutualiste perçue à l’issue de la période de cotisation est exonérée d’impôt sur le revenu à hauteur de la rend majorable par l’État en application du 12° de l’article 81 du code déjà cité.

De même, les pensions servies en vertu des dispositions du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre ainsi que la retraite du combattant mentionnée aux articles L. 255 à L. 257 du même code sont également exonérées d’impôt sur le revenu en application du 4° de l’article 81 déjà cité.

Enfin, ces revenus ne sont assujettis ni à la contribution sociale généralisée, ni à la contribution pour le remboursement de la dette sociale. 

Source : JO du  14/07/2009  page  7058 

 

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