Mais QUI donc a peur de l’ADEFDROMIL ?

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Depuis plus de 18 mois, l’ADEFDROMIL (Association de Défense des Droits des Militaires) a fait son chemin. Entre défense de ses adhérents et dénonciation des dysfonctionnements de l’armée, elle n’avait encore jamais été inquiétée par les instances dirigeantes du Ministère de la Défense. Certainement victime de son succès, notamment à travers son site Internet, elle commence à ressentir l’effet des premiers grincements de dents qu’elle a générés. Le point sur une association qui dérange…

Rien ne va plus au commandement de la Grande Muette. Quand les langues se délient pour critiquer une institution qui prend parfois des allures de « mafia », les généraux montent au créneau… Surtout lorsque la critique vient de l’Intérieur. Le ministère de la Défense s’est donc trouvé une nouvelle cible : L’ADEFDROMIL et l’ensemble de ses adhérents.

Officiellement, c’est le «caractère syndical» de l’association qui est mis au poteau. Le directeur du cabinet de Michèle Alliot-Marie, le préfet Philippe Marland, s’appuie notamment sur le statut général des militaires de 1972, qui interdit « les groupements professionnels militaires à caractère syndical » pour museler l’association. Dans une note datée du 28 novembre, destinée aux plus hautes autorités militaires, il invite les destinataires à prendre « toutes les mesures qu’ils jugeront utiles afin d’informer les militaires (…) qu’ils ne peuvent adhérer à cette association, sous peine de sanctions disciplinaires. »

Pressions

De manière moins officielle, mais tellement plus crédible,  la disposition aurait été signée sous la pression de généraux que l’association dérange. Et l’on comprend aisément la volonté des autorités de faire taire la dénonciation. Il suffit de visiter le site Internet de l’ADEFDROMIL (www.defdromil.org) pour constater que l’armée n’échappe pas aux « Affaires ». Au sommaire du site ce mois-ci, un carton rouge pour le président de la commission des recours de l’armée, accusé de manque d’impartialité, et la révélation de l’utilisation des psychiatres militaires par l’armée pour mettre les indésirables sur la touche. Des sujets qui fâchent, comme ceux que l’on peut découvrir à travers les différents dossiers : des accusations de corruption dans les services de santé des armées, l’existence de plaintes pour harcèlement moral et sexuel au sein de l’institution, une affaire d’escroquerie orchestrée par la Direction du personnel militaire de l’armée de terre…

Au moment où la Défense cherche à faire triompher l’opacité sur la transparence et la répression sur le droit associatif et européen, L’Idéaliste révèle l’affaire. Pour plus d’informations sur les manoeuvres ministérielles visant à étouffer l’association qui gêne, suivez le guide.

Nicolas Maurice

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