Remaniement : Jean-Yves Le Drian, le réformateur tranquille (Par Jean Guisnel)

Il ne fait pas de bruit, mais a laissé son empreinte partout où il est passé. Le ministre de la Défense est un oiseau rare, à la fois résolu et consensuel.

Jean-Yves Le Drian demeure pour beaucoup un mystère : sa cote de popularité est excellente, qui le place juste derrière Manuel Valls, mais il demeure mal connu. L’ancien président du conseil régional de Bretagne est différent : il prétend depuis des mois n’avoir d’autre ambition que de garantir à la France le meilleur outil de défense possible, malgré les contingences budgétaires. Son combat, jusqu’à présent, consistait à sauver les trois milliards que l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault voulait arracher à la Défense dans le cadre du futur plan d’économies de 50 milliards. Le Drian coupait court quand on évoquait avec lui un autre ministère, y compris Matignon, que lui aurait proposé François Hollande avant de choisir finalement Manuel Valls. Il prenait à coeur de vendre des armes, partageait tous les secrets avec François Hollande, qu’il voit chaque semaine avant le conseil des ministres.

Les deux hommes se connaissent depuis le début des années 1980. Pour tenter d’apaiser le PS, ils avaient mis ensemble en route en août 1985, à Lorient, la démarche des « transcourants ». Lorsque la perspective d’une victoire socialiste se fait sentir, en 2006, Jean-Yves Le Drian est président du conseil régional de Bretagne. Il constitue alors un club d’une quinzaine de membres, le Sémaphore. Il va travailler pour Ségolène Royal et sera réactivé pour la campagne suivante en se mettant au service du candidat Hollande. On connaît la suite…

Rude prise de contact

Quand ils arrivent à l’hôtel de Brienne, Le Drian et sa bande du Sémaphore, dont faisaient aussi partie l’actuel chef de cabinet Jean-Michel Palagos et le conseiller spécial Jean-Claude Mallet entre autres, n’ont pas vraiment l’intention de couper des têtes. Mais quels coups de sang, les premiers jours ! Par exemple, lorsqu’un soir de crise sérieuse en Afghanistan, tout l’îlot Saint-Germain, qui abrite le ministère, s’est trouvé privé d’électricité, l’état-major agissant dans son coin, sans référer. Un proche de Le Drian s’indigne : « Mis à part le ministre qui avait un contact, tout le reste du cabinet s’est retrouvé totalement isolé. Ce fut un révélateur. Dans la crise, nous n’étions plus là ! »

La prise de contact est rude….

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