Capital : Selon vous, le ministère de la Défense engloutit des milliards sans que cela renforce nos armées… C’est assez paradoxal, non ?
Yvan Stefanovitch : Je pars d’un constat simple. Hors pensions de retraite des vieux militaires, la défense nationale nous coûte plus de 30 milliards d’euros par an, soit à peu près dix fois le coût de construction du porte-avions Charles-de-Gaulle. Pourtant, les troupes que nous envoyons au Mali, au Kosovo, en Libye ou au Liban sont très mal équipées. Ce ne sont peut-être pas des troupes en haillons, comme l’«armée d’Italie», mais elles ne disposent pas de drones d’observation pour vérifier que l’ennemi ne tend pas une embuscade, se déplacent dans des blindés hors d’âge et montent à bord de vieux hélicoptères sans protection. D’où ce sentiment d’abandon qui rappelle étrangement l’état d’esprit de nos soldats d’Indochine. Résultat : une dizaine de morts «inutiles», en 2010, au col d’Uzbin, en Afghanistan, et des tués qui auraient dû ne pas l’être au printemps dernier dans le désert malien. Dans la défense, le gaspillage d’argent public a des conséquences meurtrières.
Capital : Cela veut dire que les crédits sont réservés aux autres missions de défense de nos armées ?
Yvan Stefanovitch : Oui, mais quelles sont-elles ? Vous avez les opérations extérieures, dont nous venons de parler. Celles-là sont de vraies missions militaires, qui sont le prolongement des engagements de notre politique étrangère. Mais les «opex», comme on les appelle, ne mobilisent, bon an mal an, que 12 000 hommes, alors que nous comptons 210 000 soldats dans nos casernes…
Capital : Vous voulez dire que les autres n’ont pas de vraies missions militaires ?
Yvan Stefanovitch : Tout de même pas, car il y a la relève. Pour projeter 12 000 hommes sur le terrain, il faut en tenir environ le double prêts à les relever. Tous les quatre ou six mois, parce que les «opex» sont éprouvantes… On a aussi quelques milliers d’hommes affectés à ….
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Défense française, le devoir d’inventaire, Enquête sur les faiblesses de l’armée et les milliards gaspillés par l’Etat
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