Hélie DENOIX de SAINT MARC, un homme d’honneur (Général de corps d’armée (2s) Dominique DELORT Président de la Saint-Cyrienne)

Paris, le 26 août 2013
Un Homme d’honneur,

La Saint-Cyrienne apprend avec tristesse la mort, le 26 août, du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc de la promotion Veille au Drapeau (1943).

C’est une figure légendaire qui nous quitte et qui laissera aux jeunes générations l’exemple d’un officier qui n’a jamais transigé avec l’honneur.

Résistant dès le plus jeune âge, déporté à Buchenwald, officier de Légion ayant pris part aux pages parmi les plus glorieuses, mais aussi parmi les plus pénibles de notre histoire militaire, écrivain de talent, cet officier d’une rigueur morale absolue a amplement mérité l’hommage de la République qui l’a élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur en 2011.

La France perd aujourd’hui l’un de ses meilleurs fils, et les Saint-Cyriens, jeunes et moins jeunes, mais aussi tous les Français ont un exemple à méditer.

Dans la lignée d’un Blaise de Montluc qui écrivit cette phrase sans équivoque « Mon épée au Roi, mon âme à Dieu, mon honneur à moi », Hélie de Saint-Marc a vécu et exprimé comme nul autre le conflit entre l’honneur et la discipline dans la période dramatique débutant en 1940 pour finir en 1962. Sa vie d’officier toute entière vouée au devoir dans l’honneur fut déchirée et il en porta avec dignité et sagesse tous les stigmates.

Qu’il me soit permis de citer Pierre Messmer, dans son discours sur le sens de l’Honneur, valeur morale et sentiment personnel prononcé en 2002, qui conclut ainsi : « Parce qu’il est puissance d’action et de refus de ce qui est bas et vulgaire, parce qu’il est avant tout un souci de soi et de l’image idéale qu’on en a, parce qu’il est impérieux dans ses commandements, le sens de l’honneur sera sans doute l’un des ferments qui fera naitre la nouvelle morale de nos sociétés démocratiques individualistes ».

Paroles d’espoir qui rejoignent in fine l’immense espérance d’Hélie de Saint-Marc au soir d’une tragédie qui fut celle de tant d’hommes et de femmes nés en Indochine et en Algérie, comme celle de tant de soldats Français de toutes origines.

« Les champs de braises » de votre vie nous ont marqué pour le meilleur. Que le pire nous soit épargné.

Adieu mon commandant.

Général de corps d’armée (2s) Dominique DELORT
Président de la Saint-Cyrienne
La Saint-Cyrienne – 6, avenue Sully-Prudhomme – 75007 Paris
Site : http://www.saint-cyr.org/

Cette publication a un commentaire

  1. jacques

    Personnellement, je ne comprends pas qu’on ait élevé à la dignité de « Grand croix » dans l’ordre de la Légion d’honneur un officier, qui a pris les armes contre le pouvoir légal. Les circonstances atténuantes que la justice a estimé devoir retenir en son temps, ne constitue pas une absolution.

    Que le chef de bataillon Hélie Denoix de Saint Marc ait une conduite courageuse et digne entre son entrée dans la résistance et le putsch de 1961, personne ne le conteste.

    Qu’il ait manifesté ensuite une haute valeur morale, il faut s’en réjouir et apprécier.

    Tout cela justifiait-il de lui décerner la « Grand croix », je ne le pense pas. Quels mérites nouveaux avait-il manifesté ?

    L’exemple donné aux Saint-Cyriens d’un officier qui a pris les armes contre le pouvoir établi démocratiquement, est un très mauvais exemple.

    Osera t’on demain tenter de donner le nom de Denoix de Saint Marc à une promo de Saint-Cyr ? Ce serait une nouvelle infamie.

    On en a fait beaucoup trop !

    Que le chef de bataillon Hélie Denoix de Saint Marc repose en paix !

    Rossel

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