Armée de terre : la grande débâcle (David Saforcada)

Avant toute autre chose, il est à remarquer que les restrictions budgétaires touchant la Défense, depuis de nombreuses années, ne sont pas l’apanage de la Gauche mais de tous les bords quelle que soit la couleur politique. La politique ultra-récessive, quoi qu’en dise François Hollande, de M. Ayrault qui va toucher notre armée ne va faire que parachever les décisions prises sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Ce qui est à regretter, c’est une constance dans les choix qui pousse à une « paupérisation » de nos armées, notamment de la « troupe » face à la « technologie ».

 

Une technologie bien souvent dépassée, inappropriée voire encore expérimentale qui ne colle pas à la situation actuelle de nos engagements. Enfin, l’on ne peut passer sous silence le fait que le politique trouvera dans la Défense un « client » beaucoup plus malléable, une variable d’ajustement bien docile, contrairement à toutes les autres composantes de l’État. En effet, point de risque, à ce jour, de voir nos soldats défiler de République à Bastille, de brûler des pneus à l’entrée des casernes. La « grande muette » fidèle à elle-même (1961 est bien loin), plie, subit mais ne rompt pas, pour le moment…

Si, bien entendu, le temps des budgets des années de la Guerre Froide est dépassé et qu’il faut savoir s’adapter aux contraintes économiques et aux difficultés de notre pays, il ne faut pas perdre de vue que si nous voulons conserver à la France la place qui est la sienne, il nous faut garder un budget minimum, entre 1,5 et 3% du P.I.B, mais aussi revoir nos stratégies capacitaire et opérationnelle.

L’armée de Terre, composante principale de nos forces armées, doit, au sein des révisions stratégiques qui s’imposent, trouver de nouveaux modes d’action, des matériels adaptés et adaptables et de nouvelles formes d’organisation susceptibles de lui permettre de rester militairement efficace et capable d’assurer une projection globale.

 

« La débâcle… »

 Quel que soit le siècle, la France a toujours connu des périodes difficiles concernant son Armée. Les périodes ne sont plus les mêmes mais l’état d’esprit demeure, celui de faire des économies sur le dos de la sécurité du pays et ses aptitudes à réagir aux dangers susceptibles de le menacer. Que ce soit lors des discussions de la « loi Niel » sous le Second Empire, que ce soit dans l’entre deux guerres avec le « laisser-aller » pacifiste, nos politiques ont toujours su faire l’inverse de ce qu’il fallait pour doter la France des forces adéquates à l’action et à la réaction. Depuis la fin de l’URSS et la mort du Pacte de Varsovie mais aussi pour faire face à une situation économique, de plus en plus problématique, le chemin suivit par la France est celui de la réduction, de la mauvaise gestion humaine  et de la continuation de programmes, pour certains devenus obsolètes, inappropriés

.Nos politiques vont réussir l’exploit de ramener nos effectifs, sans guerres, sans défaites, à un chiffre quasi équivalant à celui d’une armée vaincue.

En 1918, la France avait pu imposer à l’Allemagne vaincue une armée de 100 000 hommes tout comme la même Allemagne victorieuse nous en autorisait le même nombre en 1940. La poussière d’une armée vaincue, tout juste bonne au maintien de l’ordre… Nos politiques vont réussir l’exploit de ramener nos effectifs, sans guerres, sans défaites, à un chiffre quasi équivalant. Et si l’on veut aller plus loin dans le détail, il est effrayant de penser qu’en 2014 le Stade de France serait pratiquement suffisant pour accueillir les troupes de l’armée de Terre. Nous avons là le résultat d’une baisse chronique des effectifs, baisse touchant en priorité ce qui est la colonne vertébrale de nos régiments, les hommes du rang et les sous-officiers. Car bien entendu l’on ne touche pas aux « grandes épaulettes » qui sont celles qui exécutent les réformes. 173 généraux en « 1er section », «viva Zapata » ! Si nous tenons compte du fait que 5500 généraux émargent à la « 2ème section », nous sommes en droit de nous demander où sont les brigades, divisions, armées, corps d’armées qui « vont » avec.

C’est bien simple, ils n’existent pas. Tout comme ne se justifie pas la multitude de colonels peuplant les « bureaux de la Défense » et s’occupant comme ils peuvent avant une retraite, plus ou moins, bien méritée. Il est loin le temps d’un Lasalle chargeant à la tête de ses hussards, d’un colonel Driant au bois des Caures, d’un Bigeard à Dien Bien Phu, il est loin le temps où les officiers supérieurs étaient à la pointe des combats. Le précédant Livre Blanc avait acté une réduction des effectifs, cette réduction a bien eut lieu avec un dépyramidage à l’envers couplé d’un gel de 30% des avancements sur 3 ans. Rien de tel pour mettre un frein supplémentaire à la motivation et entraîner la fuite des plus qualifiés vers le secteur privé, notamment vers les Entreprises de Services Sécurité et de Défense (pour la plus part étrangères)…

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