Le général Olivier Paulus et son adjoint exclus du Service historique de la défense (Jean Guisnel)

Après des mois de pourrissement au SHD, le conflit entre le général Paulus et le conservateur général du patrimoine François Gasnault débouche sur leur limogeage. Explications.

Un général de brigade limogé et privé de sa troisième étoile. Deux hauts fonctionnaires du ministère de la Culture priés d’aller voir ailleurs. Au Service historique de la défense (SHD), la crise profonde qui couvait depuis plusieurs mois débouche sur une purge sans précédent. Dans ce service récemment créé au château de Vincennes pour regrouper les services d’archives et d’analyse historique des trois armées et de la gendarmerie, rien ne va plus ! Dans une ambiance profondément dégradée, le SHD associe des personnels militaires affectés par les armées et des fonctionnaires civils du ministère de la Culture, conservateurs du patrimoine et archivistes paléographes. L’affaire oppose deux conceptions des archives, aggravées par des querelles d’hommes et un conflit d’autorité. Essayons d’y voir plus clair.

Lorsque le général Olivier Paulus est nommé à la tête du Service historique de la défense, en août 2011, il arrive en principe pour trois ans. Cet officier des troupes de marine est une « pointure », dont attestent les états de services. La biographie officielle de ce saint-cyrien de la promotion Général Rollet possède toutes les qualités requises pour diriger ce service où atterrit la quasi-totalité des archives militaires, des plus banales aux plus explosives. Pas de souci ! Paulus est un spécialiste des affaires sensibles : il a été dans de précédentes fonctions chef du bureau renseignement du CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations) de l’état-major des armées, puis coordinateur de direction (chef d’état-major) à la direction du renseignement militaire. Personne ne lui fait grief d’une petite faiblesse : son goût jugé excessif des décorations et des médailles, qu’il porte pourtant fort bien, comme le montre sa photo officielle.

La dissuasion exclue des archives 

Lorsque le général prend ses fonctions, il fixe son attention sur ce qu’on appelle les « témoignages oraux ». Ces derniers sont…

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