Dans une lettre ouverte titrée « Le déclin programmé de la défense de la France » , les généraux (2s) Marc Allamand et Jean-Pierre Soyard dénoncent l’attitude du gouvernement qu’ils résument en deux mots : mensonge et mépris.
Les politiques sont responsables des choix de défense du pays. C’est un principe démocratique qui ne se discute pas.
Mais rien ne justifie l’absence de transparence dans un domaine qui touche de manière fondamentale à la sécurité du Pays et à l’influence de la France dans le monde.
L’attitude du gouvernement est inacceptable. Elle peut se résumer en deux mots: mensonge et mépris.Mensonge.
L’exercice du Livre Blanc est l’exemple caricatural de la manipulation de l’opinion publique et de l’exploitation abusive du statut des militaires.
Le pouvoir veut faire croire aux Français que, dans le cadre des contraintes financières actuelles,le budget qui sera alloué aux Armées est le résultat des conclusions des études sur le Livre Blanc.
Il permettra, affirme t-il , de satisfaire au mieux les capacités nécessaires pour affronter les risques et les menaces envisagés, malgré une nouvelle réduction importante des forces conventionnelles.
Cette manière de présenter les décisions prises est scandaleuse. La réalité est tout autre. Les choix en matière de Défense relèvent du « Fait du Prince », de la seule volonté du Président de la République qui a décidé de ne pas accorder de priorité budgétaire au ministère de la Défense et de sanctuariser,sans aucune concertation, la Dissuasion nucléaire.Les réductions homothétiques de nos forces conventionnelles depuis plusieurs décennies, outre le fait qu’elles affaiblissent irrémédiablement leurs capacités, voire les fassent perdre, n’ont jamais été en concordance avec les L. P. M. les accompagnant, entraînant notre Défense vers un déclin programmé qu’il est grand temps de stopper, car il n’y a aucune raison que dans cinq ans on ne constate pas le même décalage.
Il ne faut pas tromper le peuple français:le Livre Blanc n’est qu’un exercice intellectuel destiné à « habiller »une décision politique prise depuis longtemps. Il convient ici de rappeler le scabreux exercice de communication auquel s’est livré le pouvoir, avec l’aide de Bercy et de quelques journalistes complices, pour faire croire que le budget de la Défense a été sanctuarisé par le Président de la République.Mépris.
Il faudrait aussi cesser de considérer les militaires comme des citoyens de seconde zone ,qui n’auraient qu’à attendre les décisions, exécuter les ordres et surtout courber l’échine.
Il est vrai que nous sommes toujours enfermés dans les principes selon lesquels la hiérarchie militaire républicaine est soumise au devoir de réserve et doit se taire.La réaction du chef d’état-major des armées, dès la sortie du Livre Blanc, est révélatrice de cet état de fait, comme le montrent ces extraits de son message aux armées:
.. »A partir d’une analyse de l’environnement géostratégique, des risques et des menaces pour notre défense et notre sécurité, ce document déterminant pour notre outil de défense définit l’ambition nationale et les moyens qu’y consacre notre pays…Les Armées …ont pris toute leur part dans cette actualisation de notre stratégie de défense et de sécurité….Je sais, pour vous avoir rencontrés, en France comme sur nos théâtres d’opération, que vous saurez vous adapter aux exigences nouvelles. »…Fermez le ban!
Ce mépris est encore visible dans la manière où, au prétexte de recentrer les militaires sur le coeur de leur métier, le pouvoir va les dépouiller, dès cet été, et avec la complicité des contrôleurs généraux, de la politique de gestion et de l’administration de leur personnel comme celle du soutien et de la logistique générale des armées, pour les confier à des administrateurs civils. Ainsi, les militaires seront cantonnés définitivement dans un statut de pur technicien de l’affrontement armé, non maîtres des prises de décision sur le fonctionnement général de l’institution,et bien évidemment encore moins autorisés à se prononcer sur les grandes orientations stratégiques de notre Défense. Or, en matière de gestion, qui peut mieux connaître la spécificité du métier militaire et ses contraintes, que l’officier qui depuis le début de sa carrière côtoie ses soldats, marins et aviateurs? C’est la cohésion même de nos forces qui risque d’en être affectée.Face à cette situation, de nombreux militaires, qu’ils soient en retraite ou en activité, estiment qu’il faut réagir avec la plus grande vigueur pour dénoncer ces nouvelles restructurations qui conduisent, de toute évidence, à affaiblir encore plus un outil déjà bien fragilisé par de nombreuses réformes non assimilées, et mènent à un irrémédiable déclassement de notre outil de Défense.
Ils en appellent à la responsabilité de nos députés et sénateurs qui….
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