Le président a tranché : les armées ne seront pas soumises au hachoir budgétaire de Bercy. Pour autant, des années très difficiles s’annoncent.
Les armées vont devoir à nouveau passer par une sévère cure d’austérité. Alors même qu’elles n’ont toujours pas digéré la réforme en cours (celle de la création des bases de défense et de la perte de 54 000 postes budgétaires), leurs moyens humains et matériels vont être à nouveau revus à la baisse. Sans doute, lors de son intervention télévisée du 28 mars, François Hollande a-t-il rejetél' »hypothèse Z » que prônait Bercy et qui aurait provoqué l' »apocalypse budgétaire » que nous évoquions ici le 13 mars dernier. Mais s’il a finalement retenu l' »hypothèse Y » dont le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait fait une ligne rouge, François Hollande n’a pas pour autant ouvert une ère de félicité pour les armées. Le chef des armées s’est contenté de préciser le cadre général, sans donner aucun détail. Ces derniers seront précisés par François Hollande au cours de trois conseils de défense qui se tiendront, selon nos informations, dans la prochaine quinzaine : un conseil sera spécifiquement consacré aux armes nucléaires, un deuxième aux matériels classiques et le troisième et dernier, le 10 avril selon la date actuellement retenue, entérinera l’ensemble du dispositif et validera l’ultime mouture du Livre blanc.
Rappelons qu’au départ, le ministère de la Défense réclamait 177 milliards d’euros pour le budget militaire des années 2014 à 2019. Soit 29,5 milliards d’euros par an. À cette somme se seraient ajoutés – toujours du point de vue du ministère – d’abord d’inflation, puis 4,5 milliards d’euros de recettes exceptionnelles. L’inflation se monte bon an mal an à environ 2 % par an. Et les recettes exceptionnelles proviennent de la vente de « bijoux de famille » patrimoniaux. Elles sont difficiles à évaluer, et encore plus à réaliser. Le ministère de la Défense peut encore vendre des biens immobiliers, tout comme il espère vendre de nouvelles fréquences radio-électriques, mais rien n’est garanti de ce point de vue.
Sur cette question budgétaire, rappelons ce que François Hollande a déclaré lors de son entretien avec David Pujadas :
« Nous dépenserons en 2014 exactement le même montant qu’en 2013. Nous avons été bien défendus en 2013, nous serons bien défendus en 2014.
– Et ensuite ?
– Et ainsi, ce sera la même somme qui sera donc affectée à l’outil de défense.
– Pour la loi de programmation en 2014-2020 ?
– Pour la loi de programmation…, ce sera la même chose, 2019, ce sera la même chose. »
Regardons les choses d’un peu plus près…
Sérieuses réductions
L’accord entre tous les partenaires de la discussion, à savoir…
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