Colonel Benoît Royal, chef du Sirpa terre
« Il est extrêmement rare que le service de communication de l’armée de Terre demande un droit de rectification, mais la teneur de l’article paru dans l’Union le 20 janvier 2009 et intitulé « Cougar : chronique d’un crash annoncé » ne pouvait rester sans correction. Contrairement à ce qu’il est affirmé dans cet article, le Cougar n’est pas un « matériel antique », mais un appareil qui (avec une moyenne d’âge de 18 années) est considéré comme étant à mi-vie. De plus, jusqu’au jour de cet accident dramatique le parc de Cougar n’avait jamais connu le moindre accident en presque vingt années d’exploitation ce qui témoigne de la très grande fiabilité de cet appareil.
L’article fait l’amalgame entre cet accident et un rapport parlementaire qui met en lumière le manque d’investissement pour renouveler la flotte des hélicoptères de l’armée de Terre où il est, entre autres, mentionné leurs faibles taux de disponibilité technique. Or, il est absolument impératif de rappeler que c’est précisément parce que nous ne dérogeons jamais aux règles de sécurité et donc aux impératifs d’entretien et de renouvellement des pièces que les taux de disponibilité sont à ce niveau. Cette réduction des taux de disponibilité est due au manque de pièces de rechange et non pas à l’âge des appareils. Il s’agit uniquement d’un problème de coût financier. Par ailleurs, il n’est pas inutile de préciser que si les taux de disponibilité sont faibles en France métropolitaine (pour des raisons de coût de pièce de rechange), ils sont supérieurs à 80 % là où les hélicoptères sont déployés en missions opérationnelles.
Je ne poursuivrai pas plus avant mais il serait ainsi possible de multiplier les rectifications au sens donné au rapport parlementaire par l’auteur de l’article. Les citoyens français et leurs militaires régulièrement transportés dans les hélicoptères de l’armée de Terre ne peuvent imaginer que « leur destin en vol » repose sur « des miracles répétés » comme le déclare l’article. Il repose sur le sérieux et la responsabilité des personnels chargés de la maintenance et sur des pilotes expérimentés, professionnels, extrêmement rigoureux qui font de l’application des mesures de sécurité leur leitmotiv quotidien. Les militaires savent, plus que d’autres, ce que vaut la vie humaine et ce que coûte le prix du sang.
Ce renouvellement est strictement conforme au plan d’entretien édicté par l’industriel et s’inscrit dans le cadre de la maintenance préventive qui prévaut dans l’entretien des aéronefs.
Source : L’union du 23 janvier 2009
L’Adefdromil remercie le journal l’Union qui a autorisé la reproduction de cet article sur son site.
Lire:
Cougar : chronique d’un crash annoncé
Rectification à l’article paru dans l’union le 20 janvier et intitule « Cougar : chronique d’un crash annoncé ». Colonel Benoît Royal, chef du Sirpa terre