Témoignage d’un membre attentif de l’ADEFDROMIL

A la suite de la parution d’un nouveau fait
relatif au harcèlement moral d’un sous-officier affecté à la REUNION, je me
trouve obligé de souligner que les COMSUP se succèdent, que leurs raisonnements
conditionnés se ressemblent et que les affaires lamentables se répètent
malheureusement.

 En effet, les FAZSOI disposent dans leurs archives d’un certain nombre de cas similaires, souvent couverts par la hiérarchie en place.

A cela rien de très surprenant. Chacun sait combien il est essentiel – lorsque l’on est en situation de commandement ou qu’on aspire à le devenir un jour – de ne faire parler de soi qu’en bien. Il en est ainsi partout, y compris dans le secteur civil.

Ainsi, vers la fin des années 90, une petite unité isolée relevant notamment du COMSUP des FAZSOI, a pu voir son nouveau chef (désigné à la hâte), mégalomane et pervers déjà fiché, rendre la vie insupportable à ses officiers, à ses sous-officiers, à ses soldats, aux épouses et … aux enfants et ce, dans des conditions humaines et psychologiques collectivement plus pitoyables que celles mises en lumière dans l’affaire jugée.

Bien que le COMSUP de l’époque – se tenant
à distance raisonnable des problèmes – ait assimilé à son rythme la réalité du pourrissement dans cette unité (à la suite d’une injonction de l’administration
centrale), il n’en demeure pas moins vrai que ce genre de comportement conduit
trop souvent à commettre des délits graves. Malheureusement ces délits qui
relèvent des tribunaux civils ne sont que trop rarement portés à la connaissance des juges.

 Pour ces quelques « nababs » qui
se comportent dans nos armées comme des brigands, des intouchables voire des
violeurs outre-mer et, qui plus est, couvrent d’eau sale l’institution toute entière à l’intérieur de laquelle une immense majorité de militaires servent avec honneur et loyauté, seules des peines d’emprisonnement ferme s’imposent (en lieu et place des jours d’arrêts, des vols bleus et des blâmes ministériels). Pour cela, il faudrait que le commandement renonce à influer sur les juridictions locales en les tenant à l’écart des affaires internes à la Défense nationale.

La chape de plomb protège relativement bien
l’image de l’institution, mais, sous celle-ci, demeurent parfois longuement exposés aux abus en tous genres, des subordonnés.

 Enfin, il faut bien l’avouer, tous les délits ne sont pas révélés aux services spécialisés de la Défense en raison des risques encourus par ceux ou celles qui prennent l’initiative de rendre compte. Dans ce domaine obscur ou l’hypocrisie brille de tous ses lustres, l’essentiel reste à faire : Introduire la notion de Droit dans tous les esprits.

« Dormit aliquando jus, moritur nunquam » (Le Droit dort quelquefois, mais il ne meurt pas)

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