Un jeune militaire s’est engagé en qualité d’EVAT pour une durée de trois ans au titre d’un régiment de l’armée de terre en juillet 2008. Après un mois de classes à la Compagnie d’instruction au cours desquelles il subit des brimades, il se rend compte qu’il fait fausse route et que le métier des armes n’est pas fait pour lui.
Reçu à sa demande par ses supérieurs hiérarchiques, il fait part à ceux-ci de sa volonté de dénoncer son contrat comme le lui permet la réglementation en vigueur. A cette fin, il rédige en août 2008 une lettre de dénonciation de contrat qu’il adresse en recommandé accusé réception à son chef de corps. En réalité il exécute à la lettre ce qu’un sous-officier de son encadrement a dit à l’un de ses camarades également auteur d’une demande de dénonciation de contrat : « Rédiges un compte rendu de résiliation de contrat, ranges les effets militaires perçus et ne reviens pas à l’issue de ta prochaine permission… » . C’est ce qu’il a fait.
La procédure règlementaire n’ayant pas été respectée, l’autorité militaire fait la sourde oreille et ne dénonce pas le contrat.
Dépressif, notre jeune militaire bénéficie de plusieurs arrêts de maladie qui lui permettent de ne pas rejoindre son régiment. Inquiets par la tournure des évènements, les parents prennent contact avec l’Adefdromil qui leur précise les droits de leur fils et la procédure à mettre en œuvre pour qu’il obtienne la dénonciation de son contrat.
Finalement ce n’est que fin novembre 2008 que ce jeune militaire se verra notifier sa dénonciation de contrat après avoir été reçu par un officier supérieur de la Région terre auprès duquel il a pu exprimer les raisons pour lesquelles il a perdu toute motivation à poursuivre une carrière militaire.
Le 30 novembre 2008, le père du jeune militaire a adressé à l’Adefdromil le courriel suivant :
« Mon fils Il a rejoint le régiment le 20 novembre, sa fin d’arrêt maladie étant le vendredi 21 inclus. On lui a donné une permission pour le week-end et le circuit départ a duré 3 jours. Il est devenu civil le 27 novembre 2008.
Il me reste à vous remercier pour l’aide et les conseils judicieux qui ont permis de résoudre d’une manière règlementaire cette dénonciation de contrat. »
L’Association de défense des droits des militaires rappelle pour tout militaire servant à titre français ou étranger les principales dispositions concernant les dénonciations de contrat:
« les contrats d’engagement initiaux,…..ne deviennent définitifs qu’à l’expiration d’une période probatoire. Durant cette période, l’engagé ou l’autorité militaire désignée peut unilatéralement mettre fin au contrat. »
A l’exception des engagements souscrits dans le cadre du service militaire adapté dont la période probatoire est de trois mois, la durée de cette période est fixée à six mois pour toutes les autres catégories d’engagement.Dans les deux cas elle peut être renouvelée une fois, sur décision du chef de corps ou de l’autorité assimilée, pour raison de santé, insuffisance de formation ou pour accorder une chance supplémentaire au jeune engagé de pouvoir réussir sa formation initiale….
L’autorité militaire peut dénoncer le contrat d’engagement durant la période probatoire (ou pendant le renouvellement de celle-ci) notamment, lorsque le militaire est manifestement inapte à exercer ses fonctions. Pour sa part, l’engagé peut également demander à dénoncer son contrat s’il juge que l’engagement souscrit ne correspond pas à ses attentes. »
Michel BAVOIL
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