Hollande a bombardé au poste prestigieux de médecin du chef de l’Etat, chargé de s’occuper de sa santé personnelle, un militant UMP pur et dur. C’est le « Journal officiel » du 19 mai qui l’annonce. L’heureux élu, le « médecin-chef » Sergio Albarello, officiait déjà au Château comme toubib de cette grosse entreprise qu’est l’Elysée. Mais pas en tant que praticien attitré de Sarko.
Le 4 mai, deux jours avant l’élection, ce lieutenant-colonel, officier d’active soumis à l’obligation de réserve, militait avec ferveur pour le candidat sortant. Il adressait à ses amis et connaissances, depuis son téléphone portable professionnel, des messages reprenant la douloureuse plainte du président-candidat: « Je compte sur votre soutien. Le destin de la France est entre vos mains. Signé N.Sarkozy. » Ainsi que quelques autres appels au secours. C’est bien la moindre des choses. Car cet urgentiste de l’hôpital de Percy, passé par le ministère de l’Intérieur comme conseiller technique, a connu, grâce à son mentor, une ascension rapide.
En 2010, après deix-sept ans de service, Sarko l’a fait chevalier de la Légion d’honneur. Mieux, ce toubib a bénéficié d’un traitement de faveur. Un militaire de carrière en activité n’a pas le droit de se présenter à une élection. Sauf à se mettre en disponibilité. Albarello s’est pourtant fait élire sur la liste municipale de Joël Boutier, le maire UMP de Groslay, une commune du Val-d’Oise.
Interrogé par « Le Canard », le médecin du Château a prudemment battu en retraite. Quant aux tout nouveaux responsables de l’Elysée, ils tombent de l’armoire. Mais précisent qu’Albarello « n’est pas remis en question sur ses compétences. L’agenda présidentiel, avec ces sommets à l’étranger, était exceptionnel. Nommer un médecin personnel était une priorité ». La naïveté, ça se soigne, docteur?