Pompiers : «Cette équipe fonctionnait comme un clan» (Par Flore Galaud)

INTERVIEW – Le commandant des sapeurs-pompiers de Paris, le général Glin, revient sur l’affaire de viol présumé au sein de l’équipe de gymnastes.

Dix-sept jours après les faits, le général Gilles Glin, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), a accepté pour la première fois de s’exprimer pour Le Figaro sur l’affaire du bizutage qui a mal tourné et éclabousse actuellement la BSPP.
LE FIGARO. – Quelle a été votre réaction quand cette affaire de bizutage a éclaté?
Gilles GLIN. – J’ai été surpris. Si les faits sont avérés, ces gens-là ne méritent pas l’appellation de sapeurs-pompiers de Paris puisqu’ils dérogent complètement à nos valeurs morales. Je l’ai vécu comme une trahison: de la part des gymnastes, mais aussi de la part de l’encadrement, puisqu’il y avait ce jour-là dans le bus un sergent-chef et un capi­taine.
Les premiers résultats de l’enquête révèlent qu’il existait un bizutage très codifié au sein de cette équipe
Effectivement, cette équipe fonctionnait comme un clan, une caste, avec cette règle d’or: «Ce qui se fait dans l’équipe reste dans l’équipe.» L’enquête administrative montre qu’ils avaient instauré des rites d’accueil, qui se faisaient dans le bus, à l’issue des représentations sportives. Chaque nouvel entrant dans l’équipe était soumis à ce rite. Pour «les volontaires», selon les gymnastes. Mais volontaires ou pas, cela reste du bizutage, la loi est très claire là-dessus.
Aviez-vous eu vent de précédents dans cette équipe et, plus largement, au sein de la brigade?
Au sein de l’équipe de gymnastes, jamais. Ce qui a été révélé par l’enquête, c’est que ce genre de bizutage était exclusivement pratiqué au sein de l’équipe de gymnastique, qui comptait 48 personnes au moment des faits – et 33 dans le bus.Concernant la brigade en elle-même, à chaque fois que le commandement a eu connaissance de ce genre de problèmes, des mesures ont été prises. Nous avons prescrit des jours d’arrêt ou alors résilié le contrat de la personne mise en cause. Mais dans l’ensemble, il y a eu très peu d’affaires de bizutage portées à notre connaissance ces dernières années.

Que pensez-vous des déclarations de l’avocat des victimes présumées, qui parle d’une «omerta brisée»?

Cet avocat est dans son rôle. Mais quand on dit «omerta», on dit que c’est le groupe, sa tête, qui impose l’omerta. Et c’est en cela qu’on est à la limite de la déclaration diffamatoire. Nous n’excluons pas de porter plainte contre toute personne qui pourrait relayer ce genre d’idées….

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