Un sous-officier messin est soupçonné d’avoir harcelé sexuellement une jeune secrétaire pendant six mois. Le contrôleur du travail à qui elle a dénoncé les faits n’a rien trouvé de mieux que… d’en avertir son agresseur !
P’tit chat par ci », « Little Minou » par là. Des tapes sur les fesses, lors des footing matinaux imposés avant les heures de travail où le petit chef suivait toujours de près sa victime « pour mieux admirer le spectacle […] d’une tenue de sport moulante ». Il avait toujours une raison de l’approcher, de la toucher, pour lui remettre ses galons ou « la chemise dans la jupe », car dans le bureau de ce premier maître d’un service de recrutement de l’armée à Metz, Isabelle, 25 ans (1), « sa secrétaire », avait interdiction de porter des pantalons. Il y avait également les blagues salaces, les commentaires incessants sur ces femmes « physiquement intelligentes […] qu’il retournerait bien » ou les allusions sexuelles permanentes. « Il prenait un malin plaisir dès que je devais aller sur son PC à me redemander son mot de passe qui était « Bi.. de port », raconte la victime, bouleversée, aujourd’hui en arrêt maladie.
La jeune femme, de Montigny-lès-Metz, a tenu six mois à ce régime, de juillet à décembre 2011, avant de s’écrouler puis de réagir en portant plainte pour harcèlement sexuel contre ce supérieur hiérarchique devenu oppresseur. Elle avait cru à l’origine à une publicité de l’armée qui lui promettait « de connaître une première expérience professionnelle enrichissante et valorisante ». Las, l’ex-élève du lycée Notre-Dame de Thionville a juste vécu un calvaire. Pire, lorsqu’elle cherche de l’aide, elle se tourne vers Pôle Emploi, qui lui avait conseillé l’armée. Isabelle est adressée à l’Inspection du travail (DDTEFP) de Metz. Où son parcours du combattant continue. « Rapidement, le contrôleur du travail me demande si mon chef, ce n’est pas untel. Je suis sidérée, il le connaît. Il clôt l’entretien en me disant qu’il ne peut rien pour moi puisqu’il ne s’occupe que du secteur privé, que c’est l’armée, que je dois obéir et c’est tout », raconte Isabelle. Là, même si les versions divergent, le résultat est le même: le contrôleur du travail, ancien recruteur de l’Armée, met son ex-collègue au courant des projets de plainte de sa subordonnée, en contravention avec toutes les règles de discrétion ou de secret professionnel (lire par ailleurs).
Soutenue par l’Adefdromil, une association de défense des militaires présidée par le colonel Jacques Bessy, qui dénonce ces agissements jusqu’au ministre de la Défense, Gérard Longuet, la jeune femme est reçue par ses supérieurs à Paris. Nouvelle désillusion. « Un capitaine de corvette me dissuade de déposer plainte. Un psychologue tente, lui, de me faire passer pour folle, expliquant que j’exagérais des taquineries habituelles dans l’armée ».
Enquête préliminaire
Trois mois après le dépôt de sa plainte, …
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