L’officier amoureux a brisé mon rêve et ma carrière… je brise le silence ! (Par Renaud Marie de Brassac)

Juliette V. s’engage en 2004 au titre de l’armée de l’air en tant que militaire technicien de l’air (MTA).  Dès son arrivée sur base, elle occupe les fonctions d’agent bureautique et d’adjoint au responsable assurance qualité à la Division restauration logement (D.R.L.). Dans ses fonctions elle se montre particulièrement performante et se révèle un élément prometteur. Cependant, malgré ses remarquables débuts, elle ne se voit pas faire carrière dans la restauration et encore moins dans l’armée de l’air. Ambitieuse et consciente de son potentiel  elle souhaite accéder rapidement au corps des sous-officiers de l’armée de terre, servir dans un régiment de transmissions dans la spécialité interception, localisation et brouillage des systèmes et participer à des opérations extérieures. ..Bref, accomplir un vrai métier de soldat.

Après mûre réflexion, courant 2006, elle dépose son dossier de demande de changement d’armée auprès du lieutenant Lamoureux, chef de la D.R.L qui l’assure émettre un avis favorable sur cette demande. Rassurée mais méfiante de nature, elle adresse dans le même temps une seconde demande au Centre d’information et de recrutement de l’armée de terre (CIRAT) de Strasbourg  en tant que candidate externe afin de passer les tests de sélection. A quelques jours de la date fixée pour subir les examens elle s’inquiète de ne pas recevoir de convocation, prend contact avec le CIRAT qui l’informe qu’elle ne peut plus passer les tests de sélection. Finalement,  sa demande est rejetée et aucune explication ne lui est donnée. La déception est grande pour notre aviateur. Déterminée, Juliette V. représentera une demande l’année suivante !

Son envie de devenir terrienne n’affecte en rien sa manière de servir et son lieutenant la note comme un Maréchal d’empire : « L’aviateur Juliette V. est employée en qualité de comptable au sein du mess unique. Elle a réussi une excellente année à son poste. Maîtrisant toutes les subtilités de la gestion des stocks, elle assure avec brio la suppléance du comptable du mess. Très polyvalente, elle s’investit également dans toutes les tâches annexes qui lui sont confiées. Par ailleurs son sens du devoir et son esprit militaire sont particulièrement à mettre en exergue. Très bonne tenue et présentation. » Une telle notation ne peut que renforcer la qualité de sa candidature à un changement d’armée. C’est pourquoi en octobre 2007 elle dépose une troisième  demande auprès du sous-officier remplaçant temporairement son lieutenant parti en Opex. Le 1er novembre 2007  elle est promue au grade de caporale.

Début 2008, le lieutenant Lamoureux est de retour et notre caporale est employée en qualité de comptable au sein du mess unique. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que notre caporale apprenne fortuitement en mars 2008 la raison pour laquelle sa première demande de changement d’armée a été refusée : le lieutenant Lamoureux lui a menti, il a émis sur celle-ci un avis défavorable qu’elle détient.

Extrait :

« ….

Par ailleurs, l’intéressée est très ambitieuse et souhaite poursuivre une carrière militaire de sous-officier dans l’armée de terre. Elle espère par ce biais pouvoir d’une part, partir en opération extérieure plus facilement et plus rapidement, et d’autre part espère effectuer plus d’activités à caractère purement militaire.

Il est à noter que si ses démarches venaient à échouer, elle tentera la passerelle sous-officier dans l’armée de l’Air.

L’aviateur J. a sans doute les qualités requises pour intégrer le corps des sous-officiers. Toutefois, j’émets un avis défavorable à sa demande. En effet, l’intéressée a choisi de s’engager dans l’Armée de l’Air, à ce titre elle doit à mon sens honorer au moins son premier contrat avant toute demande de changement d’Armée. »

La pilule est amère, la caporale Juliette V.est remontée mais attend patiemment de se trouver face à face avec le lieutenant. C’est chose faite le 10 mars 2008 à l’issue de la séance de sport : elle sort l’avis de son sac de sport et le tend à l’officier qui demeure surpris, désemparé et muet comme une carpe !

L’affaire aurait pu et du en rester là sauf que, le 11 mars 2008, le lieutenant Lamoureux entre dans le bureau de la caporale Juliette V.et lui remet en main propre un  surprenant et déstabilisant avis  ainsi rédigé :

AVIS

Du lieutenant Famoureux, chef de la DRL…

Concernant le changement d’armée

Du caporal Juliette V.

« Je t’écris cette lettre pour te dire la vérité.

Je crois que j’ai toujours eu un faible pour toi. Dans les premiers temps, je te trouvais simplement féminine et jolie. Puis, plus les jours passaient  et plus j’ai appris à cerner ta façon de voir les choses, ton goût pour l’aventure et les expériences nouvelles, ta soif de tout apprendre, ta gentillesse également, car tu ne dis que très rarement du mal des gens. Je suis alors tombé sous le charme un soir d’automne…J’étais toutefois conscient que c’était impossible et insensé, mais quelquefois la raison ne suffit pas.

C’est durant cette période que j’ai été amené à émettre un avis sur ta demande de changement d’armée. Tu connais parfaitement ma position par rapport à ce type de sollicitations, qui est d’ailleurs la même que pour les détachements vigipirate ou autres OPIN et OPEX. Je suis resté fidèle à ma ligne de conduite et t’es[Sic] mis un avis favorable. J’ai occulté mes sentiments, et à aucun moment je n’ai hésité. Je n’ai jamais fait preuve de possessivité mal placée ou encore de partialité, car c’était bien le lieutenant F. qui émettait un avis pour l’aviateur J.

Lorsque j’ai expliqué ton cas au colonel A., celui-ci m’a gentiment donné l’ordre de changer mon avis car lui, et lui seul estimait que tu devais terminer ton 1er contrat avant changer d’horizon. Je suis navré, mais à peine surpris des propos qu’il t’a tenu par la suite. Néanmoins, je suis loin d’être blanc dans cette affaire, car j’ai feints [Sic] d’ignorer ce que je savais dès le 1er jour, et ce jusqu’au bout, jusqu’à ce lundi 10 mars 2008, jour ou tu m’as tout balancé au visage.. Je crois que j’avais peur de te gâcher ton rêve et j’espérais que l’armée de terre puisse passer outre la décision du colonel, ainsi tu n’aurais jamais rien su. Mais malheureusement il n’en a rien été. Il y a autre chose que tu as deviné : quand nous sommes passé au BQGC pour récupérer ton dossier j’avais effectivement regardé à plusieurs reprises s’il n’y avait pas de trace de mon avis. En plus de ces mensonges, j’ai sous estimé ton abnégation et ta capacité d’investigation. Finalement je te donne cette explication et te dévoile mes sentiments, chose que je ne pensais jamais faire, mais tu mérites de savoir. Pire que tout ça, tu n’as pas ce que tu voulais et tu vas quitter l’armée extrêmement déçue et dégoutée. J’aurais été par mon manque d’honnêteté un des acteurs de cette déception. Les choses ne seront plus jamais les mêmes. J’aurais perdu définitivement une personne que j’apprécie énormément, avec laquelle j’ai beaucoup de points communs. Mais le mensonge ne paie jamais et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.

Je t’es[Sic] écris ces mots parce que les écris restes[Sic], et non parce que je n’ai pas le courage de te dire la vérité en face. Ainsi, tu pourras si tu le désirs[Sic] garder cette lettre en souvenir, au même titre que l’avis que tu as sorti de ton sac de sport ce lundi 10 mars 2008… »

Effondrée par cette succession d’évènements aussi inattendus qu’affligeants, la caporale Juliette V. est reçue à sa demande par le commissaire capitaine Résigné, chef du soutien personnel à qui elle fait prendre connaissance des avis du lieutenant Lamoureux. Lors de l’entretien, cet officier s’inquiète du sort réservé à la troisième demande de changement d’armée déposée en octobre 2007. Curieusement, elle est introuvable sur base,  introuvable à la Direction des ressources humaines de l’armée de l’air (DRHAA) et introuvable à la Direction des ressources humaines de l’armée de terre (DRHAT)… elle s’est volatilisée! Pourtant l’armée de l’air est réputée pour avoir une bonne administration. Enfin, pour des raisons qu’ignore la caporale, le commissaire a souhaité conserver l’original des aveux du lieutenant… Fort heureusement, la caporale a eu le réflexe d’en demander une copie car depuis, elle n’a jamais revu son original !

Finalement, la caporale Juliette V. est reçue par le colonel Laferme commandant la base aérienne,  en présence du commissaire Résigné Le discours tenu par cet officier supérieur chargé de veiller aux intérêts de ses subordonnés est consternant. Tout d’abord il culpabilise la caporale Juliette V. victime des agissements du lieutenant Lamoureux en lui interdisant formellement de parler dans le milieu militaire comme dans le milieu civil de la déclaration faite par son lieutenant. Ensuite il l’informe qu’il ne lui ouvrira aucune porte qui pourrait favoriser son évolution professionnelle. Enfin, il lui apprend qu’elle quitte immédiatement la DRL  pour rejoindre l’ESIE, désormais sa nouvelle unité … Pour quelques mois seulement!

En effet, après avis médical, la caporale Juliette V. est mutée courant octobre 2008 sur une autre base aérienne où elle pense prendre un nouveau départ. Arrivée sur les lieux, il n’en est rien… Son passé fabriqué de toute pièce et la rumeur  la précèdent. Son envie de quitter l’armée de l’air pour l’armée de terre est toujours aussi présente à son esprit. Elle vit très mal cette nouvelle situation. Fatiguée, avec l’aide de son conjoint, Juliette V. décide de prendre un congé sans solde de deux ans pour tenter de se reconstruire dans le civil et de se faire oublier…

Arrivant très prochainement au terme de son contrat d’engagement, la caporale Juliette V. appréhende son départ car pour elle l’armée c’est sa vocation. Elle l’a choisie par conviction, pour y faire carrière, pour défendre sa Patrie et ses valeurs.

Laissons là parler :

« Je vivrais toujours avec le regret de ne pas avoir fait carrière dans l’armée. Cela peut paraître stupide, mais je compare toujours mon vécu à une histoire d’amour… Imaginez être accompagné par la femme de votre vie… Follement amoureux, vous apprenez qu’elle vous trompe…Certes, vous l’aimez toujours mais il vous est impossible de continuer cette histoire…Voilà mon ressenti ! J’étais si ambitieuse et volontaire. Je n’accepterais jamais ce que l’on m’a fait. »

Le cas de la caporale Juliette V. n’est pas un cas isolé dans les armées. L’Adefdromil  reçoit régulièrement des plaintes de jeunes femmes victimes d’agissements répréhensibles de la part de gradés (aussi bien officiers que sous-officiers) en manque d’affection, dépourvus du sens de l’honneur et du devoir. Ces jeunes femmes se sont engagées pour servir leur Pays avec, pour beaucoup d’entre elles, des aptitudes supérieures à celles des hommes. Elles ne se sont pas engagées pour servir de paillassons à des gradés dont la devise devrait être « jamais dans ma paroisse ! ».

La formation d’un soldat coûte chère à la République. Les recrutements sont de plus en plus difficiles et la qualité des recrues n’est pas toujours au rendez-vous. Il est par conséquent intolérable que de tels agissements demeurent impunis. La caporale Juliette V. n’a rien demandé à personne. Elle n’a aguiché personne. Elle a rempli ses missions avec succès comme le prouvent ses excellentes notes au moment des faits. Aujourd’hui, l’Adefdromil constate que l’officier concerné poursuit une carrière sans avoir été inquiété ; qu’un commandant de base a été incapable de gérer dignement une situation malsaine ; que L’armée de l’air a perdu un élément de valeur et que l’armée de terre a été privée d’une possibilité de recrutement d’un personnel motivé  faute pour l’armée de l’air d’avoir respecté les procédures. On appelle cela un fiasco !

Dans ces conditions Il ne faut pas s’étonner que la caporale Juliette V. quitte l’armée écœurée pour rejoindre le fameux « bassin de pollution » dans lequel sont regroupés tous les déçus du système. Vous pouvez compter sur elle pour qu’elle ne transmette pas  sa vocation à servir la Défense.

Renaud Marie de Brassac

Cet article a 16 commentaires

  1. Gonfleur d'hélice

    Bonsoir à tous,

    Malheureusement ce cas n’est pas isolé, et que ce soit pour les Militaires Techniciens de l’Air ou les sous-officiers. C’est une histoire de cœur qui a détruit un rêve et peut-être une future et brillante carrière dans l’armée de terre pour cette personne.

    En général dans l’armée de l’air, que ce soit pour des prospections, des changements de spécialités, des changements de corps, tout est soumis aux différents avis hiérarchique, que l’individu demandeur ne verra jamais, ni même n’en seras informé. En parcourant dernièrement le site du CFM Air, j’ai pu voir qu’un sous-officier supérieur avait justement posée la question pour que les avis de gestion dispensés par les chefs soient communiqués aux individus. En ce moment la gestion des personnels dans le cadre des avis de gestion ce fait comme ça :

    exemple- c’est comme si vous alliez chez le médecin qu’il vous trouve un cancer puis il vous fait une ordonnance avec des médicaments à prendre, mais ne vous inquiétez pas vous êtes en bonne santé. Nous en sommes au fait du prince qui a décision de vie et de mort sur ses sujets sans rien leur dire.

    Malheureusement sur la condition du personnel et de la gestion des ressources humaines nous sommes les plus mauvais comparés à nos homologues terriens et marins. Notre gestion du personnel s’effectue de façon comptable et non de façon humaine, basé sur la compétence et les aspirations du personnel.

  2. Domisoldo Diez

    Si elle avait été moche.
    Si elle avait été autre chose que « volontaire dans les armées », « emploi-jeune » version militaire, limité (au mieux) à quatre contrats consécutifs d’un an et puis dehors !
    Si elle avait été commandée par autre chose que des lâches, à tous niveaux !
    Si son lieutenant de proximité n’avait pas été victime de son acné ou de son andropause (rayez la mention inutile) !

    Les mains moites de son supérieur ne sont qu’un facteur aggravant.
    C’est la gestion des ressources humaines qui est en cause, dans son cas l’horreur suprême, demande de changement d’armée pour une supplétive à 800 euros par mois.

  3. JR

    le CIRAT était ouvert aussi le jour où elle est allée dans un BAI (Bureau Air Informations) non? (à moins qu’elle se soit prsentée un vendredi après-midi…)
    tout le monde est en tort dans cette affaire mais ça n’a rien à voir avec la couleur de l’uniforme, il y en a autant de tous les côtés!
    et vu le temps et l’energie que nos chef terriens mettent à nous expliquer comment nous passer de tout, je pense qu’on aura réussi à se passer d’elle! (même sur la période qui va de son engagement à la date où elle eaurait changé d’avis…)

  4. MDR

    Si vous saviez, pleins de choses sont cachés, et c’est de pire en pire.

  5. aerien-desabuse

    Bonsoir,

    Ce genre de pratique n’existe pas que dans le milieu militaire, mais dans le civil aussi. Par contre ce qui est typique de l’armée de l’air c’est les avis hiérarchique cachés non communiqués aux individus. Ce pouvoir de décision sur les carrières des subordonnés, qu’ils ont sous leurs ordres ce fait sans concertation avec les individus et peut-être destructeur.

    La condition du personnel est un élément essentiel chez nos homologues terriens et marins, chez nous elle n’existe que par la création de la Cellule Condition du Personnel. J’ai des collègues qui ont été mutés par imposition en région parisienne, il y a cinq ans maintenant et ils ne s’y font toujours pas. Ils sont sous antidépresseurs depuis deux ans, et tout le monde s’en fout, les chefs, le service médical, la DRH-AA. En ce début d’année un stade supplémentaire a été franchi, car madame est suivie par un psy, mais ce n’est pas grave. Dire que notre grande et efficace DRH dans ces notes expliquant la politique de mobilité du personnel vante l’épanouissement et l’enrichissement professionnel, de belles paroles sans réelles applications.

    Depuis 2007 nos homologues terriens limitent à quatre ans le temps de présence en région parisienne et les marins à trois ans. Une fois leur temps accompli, ils sont mutés sur un de leur choix, sauf pour ceux qui souhaitent rester. Dans l’armée de l’air, on sait quand on arrive mais on ne sait jamais quand on part, c’est une loterie. Pire certains se voient mutés par imposition en province alors qu’ils veulent rester en région parisienne. En 2008 d’ailleurs le HCECM avait signalé dans son rapport que c’était dans l’armée de l’air que la mobilité était la moins comprise, mais notre DRH-AA fait un travail d’excellence et jamais d’erreur.

    Le fait de muter les gens par imposition comblent peut-être les trous, mais les personnels qui sont mal dans leur peau croyez-vous qu’ils soient vraiment rentable pour les unités où ils sont affectés. Pour être optimal dans son travail il faut-être bien dans le professionnel et dans le privé, si bien que le perdant à la fin c’est l’armée de l’air et l’individu, belle gestion du personnel.

  6. Wrecker

    Que dire et que penser d’une armée qui se meurt ,victime d’une politique( antimilitariste et )d’un chef des armées qui s’en fout comme de l’an quarante ,la meilleure preuve est que cet état n’est même plus fichu de payer en temps et en heure les familles de soldats et de petits cadres engagés dans une opération (casse-pipe) pour personnels suplétifs de l’armée Américaine !
    Ne parlons pas des personnels EV ,souvent engagés par le besoin de « croûter » ,en attendant un hypothétique CDI ou la mention SOC !
    Quand aux personnels féminins ,ce genre d’exactions est devenu monnaie courante,et bien d’autres cas semblables sont connus ! La lutte du pot de fer contre le pot de terre est une réalité !
    « faire mieux avec rien » aussi comme » faire plus avec moins! »…
    Honte à ceux qui profitent de la situation pour » se faire »le personnel féminin ,j’ose espérer qu’un jour elles créent un organisme spécialisé chargé de redresser ces situations comme les femmes de l’armée US avec le soutien de la MP!

  7. louis

    bonsoir
    ce qui se passe dans l’armée de l’air existe aussi dans la marine..les filles occupant des postes a responsabilité sur navire, formation des gradés supérieur a elles, sont soumises sans cesse aux pressions de leur supérieur , qu’il soit premier maitre ou lieutenant de vaisseau , ces messieurs , mariés, ont le droit de cuissage , sinon tout est bon pour vous descendre, vous ramener plus bas que terre, refuser toute promotion et formation complémentaire vous permettant d’évoluer rapidement .l’on vous refuse vos demandes de congés de l’année précédentes..après 5 mois intensifs dans l’océan indien l’on vous déclare inapte a la mer..direction le psy..qui lui ne comprend pas ce que vous venez faire là….l’on marche vraiment sur la tète.

  8. Juliette

    Effectivement le CIRAT était ouvert lorsque je me suis rendue au BAI… Mais ignorant qu’il y ai un si grand fossé entre l’AA et l’AT, je me suis laissée endormir par le recruteur du BAI. Naïve à mon engagement, j’ai rapidement ouvert les yeux pour me rendre compte que les militaires de l’armée de l’air ne sont rien d’autres que des civils déguisés, du moins pour la plupart. Plutot que de me laisser bercer dans mon confort, j’ai tenté de reprendre ma carrière en main (grosse erreur visiblement). Je tiens encore à préciser que j’ai été recruté en tant que MTA alors que je détenais un BAC SMS donc qui devait m’ouvrir les portes des sous off.
    A bon entendeur…

  9. Papy

    Chère Juliette,
    Quand on a comme vous le bon niveau scolaire, on s’engage comme élève sous-officier.
    Pour le reste, rassurez-vous, des touristes en uniforme, il n’y en a pas que dans l’armée de l’air.

  10. JR

    le recruteur du BAI a très bien fait ce qu’on lui demande (comme le CIRAT ou autre d’ailleurs), vendre du rêves et faire du chiffre.
    je pense que vous vous êtes justement laissé bercer dans votre confort omme vous dites, parce que des solutions il en avait. vous pouviez résilier votre contrat et aller voir ailleurs, j’en suis un bon exemple. (EVAT, résiliation de contrat pour entrer sous-off en externe. mécanicien, résiliation de contrat pour entrer OSC-P parce que non autorisé en interne. aujourd’hui je suis CPT, pilote et j’ai pas le bac donc je confirme c’est pas votre BAC SMS ou autre qui devait vous ouvrir les portes de quoi que ce soit. les porte on se les ouvre soit-même!
    à bon entendeur… comme vous dites
    un peu moin d’assistanat ça aide à se sortir les doigts…comme on dit chez nous.

  11. Juliette

    « Vendre du rêve et faire du chiffre… » Encore une chose que j’ignorais!
    Mon niveau scolaire me permettait d’entrer directement en temps que sous off. Tant pis si je me suis mal renseignée à l’époque. Ce n’est pas ca le problème de l’article si vous aviez lu correctement Monsieur JR.
    D’ailleurs, félicitations pour votre belle évolution, mais étant un « homme » d’apparence macho en plus, c’est évident, c’est plus facile.
    J’estime que les doigts je les ai assez sortis… Après mes années à l’armée, lors de mes années de congés sans solde j’ai repris les études.
    De ce fait, je suis repartie pour un contrat d’apprentissage pour toucher 700€ par mois pendant 2 ans, suivre des cours avec une population qui avait près de 10 ans de moins que moi, retourner dans le milieu scolaire alors que je l’avais quitté depuis tant d’années… Alors si pour vous c’est ca, bercer dans le confort, je pense qu’il va falloir revoir votre parcours.
    Aujourd’hui je suis titulaire d’un Master.
    J’ai opté pour le civil puisque j’en avais assez d’avoir le sentiment qu’on dirige ma vie.
    A en entendre certain je suis responsable. Je ne suis pas pour le social à l’armée mais pour la justice et surtout l’égalité entre hommes et femmes.
    Serais-ce la motivation et l’ambition de la gente féminine qui dérange Monsieur JR?

  12. No coment

    Cette affaire est scandaleuse mais la nature humaine ne se révèle pas que dans les armées de notre république.
    Le comportement de cet officier est indigne et jette l’opprobre sur les plus fidèles serviteurs de l’Etat.
    Attention de ne pas généraliser au risque de tomber dans un discours stérile, déjà bien connu, et qui n’inspirera que mépris ou méfiance.

    Etre soldat reste un métier, une vocation, tout simplement extraordinaire qui doit inspirer respect et humilité.
    J’espère simplement que ce caporal ne critiquera pas trop vite le « système », car ce n’est pas la réalité quotidienne des hommes et des femmes qui servent.

  13. JR

    titulaire d’un master, plus le sentiment qu’on dirige votre vie, finalement ils vous ont rendu service!!

  14. Juliette

    C’est plutôt moi qui leur ai rendu service… Aujourd’hui ils ont pris conscience qu’ils n’ont pas eu un comportement à la hauteur de leur statut.

  15. Vieux marsouin

    Juliette.
    Votre histoire est consternante. Attention, cependant, de ne pas cataloguer tous les aviateurs, tous les terriens et toute une armée sur quelques exemples, hélas de moins en moins isolés.
    Le monde civil est bien pire, mais ce ne peut être une consolation.
    La vie n’est pas un jeu ni une play-station. Sans vous culpabiliser, en tant que femme, n’avez-vous vous jamais, réellement perçu quelque chose de particulier dans vos relations avec ce lieutenant ? N’avez-vous jamais laissé un doute ou une équivoque planer entre vous ? En toute franchise ?
    Si ce n’est pas le cas, le système doit alors être impardonnable avec cet officier et je vois mal le commandement ne pas réagir à une telle ignominie.
    La lutte des classes est terminée. N’apportez pas de l’eau au moulin des détracteurs du système (qui lui doivent bien souvent tout et qui hurlent à la mort aujourd’hui, en profitant égoïstement de leur retraite à taux plein).
    Si vous aimez l’institution, faîtes-lui confiance, elle vous le rendra au centuple.

  16. dd

    JR, votre point de vue est aberrant!!! on remarque qu’il se cache derrière ce pseudo un homme qui a su faire sa place facilement. Si l’histoire de Juliette est bien réelle, je ne comprends pas ces commentaires déplacés et votre façon à relativiser devant de tels faits.
    Etant moi même à un poste à responsabilités dans l’armée de terre, je ne conçois pas les dérapages du système et la facilité dont ces « protagonistes » mènent la danse dans la grande muette.
    Juliette, merci de ne pas rabaisser l’institution pour autant et d’avoir fais le pas pour que les choses se sachent…
    Respectueusement,
    Dd

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