L’embuscade du 18 août.
Ce que racontent les paras rescapés révèle une succession d’actes individuels de courage. Leur professionnalisme a permis de limiter les pertes et d’infliger des coups terribles aux insurgés.
Lundi 18 août, 9 heures. Une colonne blindée d’une centaine d’hommes est formée. Elle est composée de deux sections françaises embarquées sur VAB (véhicule de l’avant blindé), deux sections de l’armée afghane formées par les Français, douze hommes des forces spéciales américaines, dont une équipe de guidage aérien. Estimation du renseignement militaire : « La menace a jusqu’alors été le fait d’individus ou de petits groupes commettant des actions isolées… L’insurrection n’y a jamais démontré la capacité ou l’intention de réaliser des actions coordonnées d’ampleur significative. »
13 heures. Carmin 2, commandée par l’adjudant Gaëtan Évrard, arrive à Sper Kunday. L’objectif est un col qui culmine à 2 000 mètres, dominé par des crêtes aux pentes abruptes. La route se transforme en piste, les blindés doivent stopper, il faut poursuivre à pied.
Les VAB et leurs mitrailleuses de 12,7 millimètres se placent dans l’axe du col, situé à 1 500 mètres du village. L’adjudant donne ses ordres. L’ascension commence.
Adjudant Gaëtan Évrard
34 ans, chef de section, dix-sept ans de service
« Je passe en colonne dès que le sentier serpente. Vu le barda, la progression est lente. Il fait chaud. J’ordonne aux chefs de groupe d’accélérer. » Les hommes portent chacun six chargeurs à 25 cartouches et le lourd gilet pare-balles. Un para est victime d’un coup de chaleur. Il reste en arrière avec l’infirmier, un caporal-chef du 2e régiment étranger de parachutistes. « Je demande aux tireurs d’élite de me renseigner sur ce qu’ils voient vers l’avant. Rien à signaler, répondent-ils, en précisant que le premier groupe est à 100 mètres du col. »
13 h 45, heure H. Dans le dernier lacet, l’enfer se déclenche. En une seconde, l’air est saturé de détonations, de rafales et d’explosions. C’est une embuscade. Les réflexes jouent instantanément. « Tout le monde se jette derrière les maigres rochers qui jalonnent la pente. La position est précaire, la section est étalée sur plus de 100 mètres, de bas en haut. Un feu intense laboure la pente pendant près d’un quart d’heure. » Les paras se fondent aux rochers pour éviter les balles. « J’ai tout de suite le contact radio avec le groupe de devant. J’apprends que mon adjoint est blessé, avec deux autres gars. »
Le bruit est assourdissant. Les impacts au sol soulèvent une poussière étouffante. « J’essaie de m’abriter derrière un gros rocher avec cinq paras, dont le radio et le tireur d’élite. D’autres sont à quelques mètres mais pas visibles. » Le sol est haché par la mitraille. Il est impossible d’aller chercher les blessés. « Un de mes chefs de groupe arrive pourtant à me rejoindre. Il est tout blanc, il titube, une balle dans le ventre. On l’allonge, on lui enlève son pare-balles, son casque et on lui met un pansement compressif. Des tirs se déclenchent des crêtes de gauche et de droite. Nous sommes pris entre deux feux. »
Les paras ripostent du mieux possible mais sans voir les assaillants. Les rochers fracassés se transforment en autant d’éclats. « J’ai le visage en sang, d’autres sont criblés aux jambes, aux bras. Le tireur d’élite réussit à abattre plusieurs silhouettes, furtivement aperçues sur la ligne de crête. Plus haut, on entend des rafales de Famas. » C’est la preuve que la section réagit. Les paras se battent. Et bien.
D’en bas, les mitrailleuses des VAB crachent bandes sur bandes pour contenir les talibans et permettre à la section de se dégager. Par deux, par trois ou seuls, les paras isolés entre les rochers se défendent. Ils rendent coup pour coup, alors que les talibans tentent de se rapprocher. « Le sergent Cazzaro me crie que l’ennemi est au plus près. Je perds la liaison avec la section du RMT au village mais je joins le capitaine à Tora. » Évrard réussira à maintenir la liaison radio : « Mon capitaine, dépêchez-vous ! Personne n’est plus en mesure de m’appuyer… Je suis fixé par des feux nourris. C’est Bazeilles ici, mon capitaine. C’est Bazeilles ! »
H + 25 minutes. Évrard a fait une demande d’appui aérien. Dix minutes plus tard, les avions A10 américains sont sur la zone. L’imbrication des combattants est telle qu’ils renoncent à tirer. C’est ce que les talibans cherchaient. Au même moment, un groupement renforcé quitte Tora.
Évrard est blessé. « J’ai senti un choc à l’épaule mais j’ai toujours pu utiliser ma main. Je sentais un picotement mais je n’ai pas regardé tellement on nous tirait dessus. » Originaire des Ardennes, dur au mal, le sous-officier est tout entier à son commandement, sous le feu ennemi. « En fait, j’ai compris que j’étais vraiment bien touché quand on a pu se dégager. »
Les tirs deviennent de plus en plus précis. « Nous nous sommes resserrés car les balles tapaient très près. Ce n’était plus des rafales mais des tirs de précision. J’ai vu un taleb tué par mon tireur d’élite. Le gars a glissé le long d’un rocher, son fusil de sniper a suivi. »
Le poste radio est resté à découvert. Évrard tient le combiné mais le fil est trop tendu. L’opérateur est occupé à sauver le chef de groupe blessé. Il alterne désespérément le bouche-à-bouche et un massage cardiaque. Une balle lui traverse la main. Il se redresse et montre sa main à Évrard. Le sang coule. « Putain, mon adjudant… » Évrard gronde : « Attends, tu crois quoi ? Continue le massage. On verra ta blessure après ! Il m’a regardé avec cet air que je lui connaissais bien, cette grimace comique d’étonnement qu’il me faisait chaque fois que je l’engueulais ou qu’il en bavait au stage commando. »
La radio est toujours à découvert. Les impacts de balles se rapprochent dangereusement. L’opérateur s’en aperçoit : « Mon adjudant, je vais chercher la radio. » Il fonce sous le feu et revient avec le poste. « Il le pose sur mes genoux, sous des tirs redoublés. Les balles claquent tout près. Alors… il s’est mis devant moi, comme pour me protéger. Il m’a regardé. C’est à ce moment-là qu’il a été mortellement touché. Je n’oublierai jamais sa grimace et son petit sourire. » Ce sacrifice symbolise la formidable cohésion de Carmin 2.
La position est intenable. Pour couvrir l’adjudant qui parvient à descendre un peu, les paras organisent une boule de feu en vidant leurs chargeurs vers la crête. Le tireur d’élite resté près du rocher pour protéger le départ de ses copains est tué. Avant de mourir, il aura le temps de murmurer : « J’en ai descendu huit… huit ». Évrard se retrouve près d’un autre para, resté avec l’infirmier légionnaire qui a le genou fracassé. Dans le civil, le caporal-chef du 2e Rep avait déjà sauvé deux personnes. Il sera retrouvé mort, après avoir réussi à mettre à couvert trois de ses camarades.
H + 2 heures et 5 minutes. Carmin 2 a commencé à se replier, appuyée par des hélicoptères et A10 américains. L’appui va durer une heure. Évrard arrive à rejoindre les blindés.
20 heures : la nuit est tombée. Les renforts venus de Kaboul sont arrivés. Quelques paras réussissent à se dégager. D’autres restent entre les rochers, à faire le coup de feu, seuls dans la nuit. « On économisait les cartouches car on se battait depuis près de huit heures ! Nous avions perdu toute notion du temps, saoulés par les tirs… ».
H + 8 heures 15, Sper Kunday est sécurisé. Les premiers corps sont relevés sur les pentes. Le col sera repris au lever du jour et les accrochages se poursuivront jusque vers 12 heures, ce 19 août. Les combats ont duré près de vingt heures. Près de 80 rebelles seront tués.
Pendant toute la durée de l’engagement, l’adjudant Évrard, blessé, a pu garder le contact radio avec son capitaine et avec ses hommes qui contenaient les talibans près du col. Il a su aussi diriger le tir des mitrailleuses lourdes du sergent Andrieux, 600 mètres plus bas. Tous disent : « On a fait comme on l’a appris à l’instruction ! »
Sergent Romain Andrieux
23 ans, chef du groupe appuis, trois ans de service
Ses quatre VAB déployés près du village, leurs mitrailleuses de 12,7 pointées vers le col, Andrieux fournit le premier appui feu. « J’ai désigné les secteurs de tirs à chacun de façon à couvrir l’ensemble des points hauts. » Il observe à la jumelle. « On voyait la section progresser par les lacets. Ça montait raide. Le feu s’est déclenché d’un coup. J’ai aussitôt fait riposter. »
Les premiers tirs viennent du col mais les VAB d’Andrieux sont aussi pris à partie. « Les balles s’écrasent au sol et sur les blindés. Une roquette antichar venue de la droite passe au-dessus de nos têtes et explose un peu plus loin. En haut, la fusillade monte en intensité. D’autres roquettes sont tirées mais sans dommage. J’ai assez vite le contact radio avec l’adjudant Évrard, pour qu’il dirige mes tirs. Même à la jumelle, je ne vois pas les talebs. »
Le sergent fait tirer toutes ses pièces. Les rafales de 12,7 balaient les crêtes. Pour les talibans, Andrieux est un objectif de choix. « Mes tireurs à la mitrailleuse sont obligés de se poster sur la tourelle ouverte, la tête et les épaules exposées. Mes pilotes sont à terre, plaqués aux blindés. Ils ripostent au Famas, mais sans grande efficacité à cause de la distance. On ne pouvait pas rester longtemps à la même place car les impacts se rapprochaient dangereusement. Ils sont vite passés aux tirs de précision. »
Les impacts soulèvent des nuages de poussière. « Le plus inquiétant, ce sont les balles qui frappent le blindage et ricochent en miaulant dans tous les sens. Les tirs ne se sont jamais arrêtés. Quand ça tirait de la gauche, on basculait du côté droit des VAB et inversement. Une balle m’a traversé la jambe de pantalon, une autre a coupé la mentonnière du casque de Gil. »
Les réserves de bandes de mitrailleuses diminuent. Il faut aller en chercher, mais à découvert, au VAB resté en protection arrière. Un Hummer américain s’approche, riposte et donne des caisses de cartouches aux Français. « Vu qu’on tirait beaucoup, il fallait souvent changer les caissons sur le toit des VAB. Les pilotes montaient pour le faire, sans hésitation. Ils comprenaient l’ordre, même si ça tirait plus dès qu’ils se montraient. On pensait surtout aux copains restés là-haut. »
Au crépuscule, Andrieux est informé par radio qu’Évrard et quelques blessés arrivent vers lui. « On tente d’aller à leur rencontre mais il nous est impossible de dépasser la dernière maison du village : les tirs se concentraient sur nous. On a fait alors une boule de feu en tirant de toutes nos armes pour leur permettre de traverser le découvert et d’embarquer dans les VAB. On n’avait pratiquement plus de munitions de 12,7. J’avais gardé une demi-bande. Au cas où… »
Première classe Philippe Gros
20 ans, radio-tireur, quinze mois de service
Anglophone, Gros assure la liaison avec l’interprète afghan qui accompagne le chef de section. « Au déclenchement du feu, je suis un peu en arrière de l’adjudant, avec son adjoint. Nous remontons aussitôt à son niveau pour nous abriter derrière un gros rocher, autour de l’adjudant, pour le protéger. Lui avait son combat à mener, nous le nôtre. »
Réflexes professionnels instantanés : les paras protègent leur chef qui rend compte et coordonne la manœuvre. Ils se répartissent les secteurs de tir. « On n’a pas riposté immédiatement pour éviter les tirs fratricides : les autres groupes étaient entre nous et le col. On ne voyait rien, même pas les copains à quelques mètres. Trop de poussière. En revanche, les talebs devaient bien nous voir car leurs balles tapaient très près. Ils nous arrosaient méchant, avec des fusils de sniper Dragunov. »
Un gradé quitte le rocher pour se renseigner sur la situation vers le col. « Il redéboule quelques minutes plus tard. Au moment d’atteindre notre abri précaire, il est touché au ventre, sous le gilet pare-balles. On lui prodigue les premiers soins. » L’adjoint part à son tour pour tenter de dégager les paras coincés plus haut. « Je ne l’ai pas vu revenir… »
Le radio continue son massage cardiaque au blessé mais les coups se rapprochent. « Les talebs changent de place et nous débordent par la droite. Le blessé est touché une seconde puis une troisième fois. Je n’avais pas vu que l’adjudant était lui aussi blessé mais on ne voulait pas l’emmerder avec ça : il avait autre chose à faire. Le capitaine demandait des comptes-rendus pour pouvoir agir. »
L’opérateur radio décide de faire écran de son corps devant Évrard. Il est touché. Le coin devient intenable. « Il fallait partir mais chaque tentative provoquait une volée de balles. On est resté à trois pour permettre à l’adjudant de partir. Il était la pièce maîtresse, il fallait qu’il dégage pour garder le contact radio. Un autre copain est tombé. Il s’est recroquevillé sur le sol. J’ai voulu foncer pour le mettre à l’abri mais c’était impossible, le sol était criblé d’impacts devant moi. On s’est retrouvés bloqués avec Dussaing et Marchand, obligés d’attendre la nuit. »
Le petit groupe va s’esquiver en rampant le long des murettes. « Marchand est blessé, l’épaule démise. Il ne peut pas ramper. Il demande qu’on le laisse sur place mais on ne veut pas l’abandonner. » La nuit commence à tomber. « Avec l’obscurité, on s’est dit qu’on allait pouvoir se tirer mais les talebs ont commencé à descendre vers nous. Marchand balance une grenade qui en couche quatre ou cinq. » Ils sont repérés, les tirs reprennent. « Je me suis alors déporté en rampant pour les prendre à revers. Dussaing lance une grenade pour les obliger à changer de place. J’en ai vu quatre et j’ai réussi à en avoir deux au Famas. On en a entendu deux autres parler au talkie-walkie. Après une nouvelle grenade, plus rien ! On s’est dit : ils sont « caisse », faut y aller ! »
Au même moment, surgit un avion A10 américain qui lâche une rafale d’obus de 30 millimètres, juste au-dessus d’eux. « On a voulu profiter de la poussière pour se dégager. » Les deux paras s’enfoncent dans la nuit, par bonds successifs, en évitant la piste matraquée par les tirs. Ils tombent sur un VAB dans un fossé. « En l’ouvrant, on trouve Hamada. Le caporal a le bras sérieusement abîmé. L’habitacle est couvert de sang. Il s’était posé un garrot mais mal. Je le lui refais correctement. On essaie de sortir le VAB du fossé. Impossible. On reprend le chemin de l’arrière. » Avant de quitter les lieux, les paras ont la présence d’esprit de « péter ce qu’il faut » pour que rien d’intéressant ne tombe aux mains des talibans. « Plus tard, on a su le nombre de tués chez nous… Mais on sait qu’en face, on en a couché plein. »
Première classe Vincent Paul
20 ans, tireur d’élite, quinze mois de service
Paul a remplacé le para victime d’un coup de chaleur dans le groupe de tête. Il se retrouve donc au plus près des insurgés, sur le col. « Dès les premiers tirs, on s’est plaqué contre la murette de pierres. On était cinq, recroquevillés au maximum, cernés par les impacts. Les balles tapaient à vingt centimètres de nos pieds. On a riposté mais on ne voyait rien. Notre copain qui marchait en tête de la section, plus haut, était blessé mais hors de vue. »
Les talibans sont très proches. « Mon voisin me dit qu’il a repéré une tête entre des cailloux. Dans la lunette de mon fusil, j’aperçois une petite meurtrière faite de pierres plates. Derrière, une ombre qui bouge. Je tire, hausse 600, mais sans voir l’impact. Je corrige : 400 mètres, paf ! Je tape dedans. Tout le monde tirait, Hamada a balancé une grenade à fusil. On ne pouvait se montrer que quelques secondes à découvert car, en face, ils nous alignaient vite. C’est au bout d’une heure et demie qu’on a vraiment ramassé. »
Les talibans tentent de prendre les paras en enfilade par la droite. « En trois secondes, tout le monde a été touché. Les blessés gémissaient en essayant de se faire le plus petit possible. Le seul salut était de passer la murette. On a tous plongé en paquet et on s’est abrité derrière deux gros rochers. Le caporal-chef Grégoire a fait une piqûre de morphine à Weatheane. Les autres se soignaient comme ils pouvaient. »
Les balles ricochent, les valides ripostent sans arrêt. « On était huit, trop nombreux derrière ces rochers. Il fallait dégager de là. Le sergent est parti avec un autre pour essayer de rejoindre l’adjudant. Avec Weatheane et Garabedian, on a rejoint un petit talweg qui semblait mener au village. On a progressé par bonds, car on était tiré tout le temps. Le caporal-chef avait le bras en bouillie, il souffrait beaucoup. »
Le combat ne faiblit pas : explosions, rafales, fumées, poussière, toute la montée vers le col est sous le feu, les VAB en appui aussi. Les mitrailleuses françaises arrosent quand même les crêtes. « J’ai vu des A10 arriver de la vallée et remonter la pente à basse altitude, en tirant sur les insurgés mais juste dans notre axe. Il faisait sombre, j’avais peur qu’ils nous touchent. J’ai pris une petite lampe et lancé plusieurs SOS : trois points, trois traits, trois points. À un moment, l’avion est passé en latéral. J’ai vu la silhouette du pilote. Il m’a fait des signaux avec une lumière rouge. Il avait compris. » Soulagement.
Il faut continuer à descendre. À l’approche de la première maison, Paul voit des silhouettes. « À la forme des casques, j’ai compris que c’était des Français. « Eh les gars, c’est moi, Paul ! » Ils se sont aussitôt postés. J’ai répété plusieurs fois mon nom, puis on m’a répondu : « Carmin 2 ? » Je me suis approché et j’ai reconnu le lieutenant de Carmin 3. » Grâce à Paul, le caporal-chef blessé sera récupéré, d’autres renseignements seront fournis.
Durement éprouvée, Carmin 2 a été rapatriée à Castres. Pour la relève, les volontaires du 8e RPIMa ont été très nombreux. La 1re section de la 3e compagnie a été désignée. Commandée aussi par un adjudant, un « fils du 8 », arrivé simple parachutiste en 1990, cette section est maintenant à Kaboul. La mission continue pour ce régiment soudé comme jamais par l’épreuve.
Enquête de Jacques Antoine
Nota Ces témoignages ont été expurgés de tout renseignement exploitable par les talibans. Par respect pour les familles, certains noms et incidents n’ont pas été reportés. Cette enquête exclusive a été conduite en partenariat avec « le Journal d’ici », l’hebdomadaire de Castres.
Source : Dossier présenté par Frédéric Pons dans la revue Valeurs Actuelles le 25-09-2008
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