Marquées par la suppression de 54 000 postes d’ici à 2014, dont les trois quarts concernent les emplois de soutien aux forces opérationnelles, les armées peinent encore à réduire leurs dépenses de personnels, du fait notamment de mesures d’accompagnement, selon un rapport parlementaire.
Avec près de 54 000 emplois en moins sur cinq ans, le ministère de la Défense, est l’un de ceux qui est le plus lourdement touché par les réductions d’effectifs. Il a même pris de l’avance en supprimant 1560 postes par rapport aux prévisions initiales, comme le notent les députés Bernard Cazeneuve (PS) et François Cornut-Gentille (UMP) dans leur bilan sur le suivi de la réforme des armées publié le 27 janvier. S’ils s’étaient précédemment inquiétés du risque de déflation, les deux rapporteurs évoquent aujourd’hui un « contexte social tendu »et soulignent que « les personnels ont accompli des efforts très importants ».
Globalement, l’objectif de maintenir la capacité opérationnelle des forces fait que ce sont les civils principalement affectés au soutien qui proportionnellement paient le plus lourd tribut. Moins nombreux, les civils représentaient au 1er janvier 2011, 23% des effectifs, contre 77% pour les militaires, mais plus du quart, 28 % exactement, des postes supprimés.
Pour respecter les objectifs de la réforme tendant à mieux répartir les ressources entre soutien et forces opérationnelles, tout en cherchant à atteindre 25% de civils, le ministère procède à une « civilianisation du soutien ». En clair, les postes occupés par des militaires sur des emplois qui ne relèvent pas de leur coeur de métier, doivent être laissés aux civils. Bernard Cazeneuve, considérant la place accordée aux personnels civils très insuffisante, estime en effet « primordial de leur donner une place réelle dans la nouvelle organisation et de ne pas en faire les supplétifs des militaires ».
François Cornut-gentille a lui relevé que de nombreux postes à responsabilité étaient réservés aux militaires, ou à d’anciens militaires devenus civils. Cette « civilianisation » des emplois de soutien, à laquelle sont très sensibles les syndicats d’ouvriers d’Etat, devrait passer essentiellement, ainsi que le relève le rapport, par une« augmentation du nombre de postes ouverts aux personnels civils notamment pour les catégories A et B ».
112 millions d’euros pour les militaires
Enfin, si le ministère doit s’attacher à préserver un certain équilibre dans la répartition des postes, il doit aussi veiller à ce que la « mobilité interne se passe dans les meilleures conditions », insiste le rapport, qui revient sur l’une des mesures phares d’accompagnement mis en place, à savoir le plan d’accompagnement des restructurations (PAR). Destiné à aider les agents dans leur mobilité, ce plan n’a cessé de voir ses crédits augmenter. De 127 millions d’euros en 2009, les crédits de ce plan se chiffrent aujourd’hui à…
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« (…) En clair, les postes occupés par des militaires sur des emplois qui ne relèvent pas de leur coeur de métier, doivent être laissés aux civils. Bernard Cazeneuve, considérant la place accordée aux personnels civils très insuffisante, estime en effet « primordial de leur donner une place réelle dans la nouvelle organisation et de ne pas en faire les supplétifs des militaires ». (…) François Cornut-Gentille a lui relevé que de nombreux postes à responsabilité étaient réservés aux militaires, ou à d’anciens militaires devenus civils. Cette « civilianisation » des emplois de soutien, à laquelle sont très sensibles les syndicats d’ouvriers d’Etat, devrait passer essentiellement, ainsi que le relève le rapport, par une « augmentation du nombre de postes ouverts aux personnels civils notamment pour les catégories A et B ». (…) »
Il faut tout de même savoir si nous sommes au ministère de la défense, à la SNCF ou à la RATP, voire chez SODEXHO, pire encore à la direction des constructions navales.
Comme l’externalisation, la civilianisation des soutiens a ses limites qui peuvent ralentir, à l’extrème mettre en danger la mission.
Le statut militaire, c’est H24, 365 jours par an, sans droit de retrait ni droit de grève, et pour l’instant hélas, sans droit d’association professionnelle ni commissions paritaires.
N’en déplaise notamment à nos ouvriers d’Etat, les mieux rémunérés de tous par rapport aux travaux confiés, dont les corps « statutaires » sont mis en extinction tant ils ont démontré leur inadaptation à la mission, voire dans certains cas leur manque de fiabilité opérationnelle, les postes de civils au MINDEF, à tous les niveaux, doivent être réservés par priorité à d’anciens militaires ayant fait leurs preuves et souhaitant demeurer dans l’institution, ainsi qu’aux conjoints de militaires décédés en service ou morts pour la France.
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