Mourir pour la République (par un légionnaire)

En tant que Légionnaire en retraite, je suis désolé à chaque fois qu’un des miens se fait tuer sur quelque théâtre d’opération que ce soit à travers le monde. Ça « fait partie du boulot » me direz-vous ; peut-être. Encore faut-il savoir comment le boulot est fait.

J’ai déjà failli laisser deux fois ma peau dans ce genre d’opération, alors je sais de quoi je parle, et je sais aussi de quoi sont composées ces missions. Bonaparte disait « la guerre est un art simple et tout d’exécution », c’était vrai à son époque car on ne se posait pas de question, il fallait vaincre l’ennemi quitte à y laisser des plumes, ou c’était lui, ou c’était vous, pas d’alternative. Les chefs étaient sur le champ de bataille et les décisions tombaient en temps réel, là où il fallait et quand il le fallait. Aujourd’hui, les chefs sont à des milliers de kilomètres, ne connaissent pas la réalité du terrain et sont plus préoccupés par leur réélection que par la vie des hommes dont ils ont la charge.

Si la mission en Afghanistan était « recherche et destruction de l’ennemi », le nombre de mort ne serait peut-être pas moindre, peut être serait-il même supérieur, mais au moins on saurait pourquoi des vies ont été sacrifiées. Au lieu de ça, on se trouve dans une configuration opérationnelle mal définie, où s’applique le principe de la légitime défense, où on connait très bien la position des talibans sans aller les déloger.

Sur ce genre de terrain, on sait très bien que les frappes aériennes même à l’aide d’hélicoptères de combat ne servent à rien, les russes ont payés pour l’apprendre. Je ne parle pas ici de la formation par nos troupes de l’armée afghane qui se résume à une instruction pas très éloignée de celle que l’on faisait subir aux appelés du contingent dans des temps anciens, je parle bien de la mission de pacification de ces vallées montagneuses.

En fait le but de ces missions et de se montrer et ainsi servir de cibles de choix aux talibans retranchés dans les grottes, on sait très bien où ils se trouvent, on n’a pas inventé les satellites de surveillance et les caméras thermiques pour rien. De plus le service de renseignement est assuré par les SAS anglais qui connaissent parfaitement leur métier. Ce qui manquent ce sont les ordres, et ce ne sont pas les généraux commandant les troupes qui les donnent, ce sont bien les politiques.

Quand j’ai vu en 1983 à Beyrouth les forces chrétiennes massacrer les femmes et enfants palestiniens sans pouvoir réagir car on attendait les ordres de Paris, je crois que c’est là que j’ai tout compris. C’est exactement ce qui se passe en Afghanistan, on attend les ordres, et encore et encore.

Un retrait immédiat des….

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