Après la mort de soldats français, le président dit envisager un retrait anticipé d’Afghanistan. Une déclaration en totale contradiction avec ses décisions antérieures.
La mort tragique de quatre soldats français lâchement exécutés par un homme revêtu de l’uniforme de l’armée nationale afghane alors que, désarmés, ils faisaient du footing, porte à 82 le nombre des Français tombés en Afghanistan depuis un peu plus de dix ans. En décembre 2001, le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin avaient décidé cette intervention en appui de l’opération américaine visant à chasser les talibans du pouvoir. Aussi insupportable soit-il, une décennie plus tard, ce bilan français reste pourtant dans des normes admissibles, s’agissant d’une guerre qui a fait à ce jour pour les seuls alliés de la coalition plus de 2 880 morts, dont 1 880 Américains. Le Royaume-Uni a payé un tribut autrement plus lourd que notre pays, puisque 395 soldats britanniques ont perdu la vie en Afghanistan.
Ce bilan s’explique : la France a déployé ses forces à Kaboul et dans des provinces (Kapisa et Surobi) qui sont aussi des zones de passage entre le Pakistan et l’Afghanistan, qui se sont finalement révélées moins meurtrières que certaines provinces méridionales, comme le Helmand, où se trouvent les Britanniques. Surtout, les Français ont appliqué en Afghanistan des approches de la population et des tactiques de combat qui ont longtemps permis de limiter les dégâts.
Frappes obliques
Mais les insurgés, qui se battent chez eux pour la conquête du pouvoir à Kaboul, ne sont pas les premiers venus. Ils ont compris depuis toujours qu’ils ne pourront pas gagner contre des armées modernes, nombreuses et les mieux équipées au monde, en les affrontant directement. Ils les attaquent donc comme le font les guérillas, par des frappes obliques, des armes légères, des troupes mobiles fondues dans la population, et des attentats terroristes. En apprenant la mort des quatre soldats, ce matin, le président Nicolas Sarkozy a estimé que « si les conditions de sécurité ne sont pas clairement établies, alors se posera la question d’un retour anticipé de l’armée française ». Le chef des armées croirait-il que toutes les guerres sont comme celle qu’il a menée en Libye, qui n’a fait ni un mort ni même un blessé côté occidental, avant que la victoire survienne ? Le « zéro mort », ce n’est pas pour l’Afghanistan…
Une présence « pas décisive »
Les chiffres de la présence française dans ce pays parlent d’eux-mêmes : lorsque Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, la France disposait de 1 000 soldats en Afghanistan. Une sorte de « minimum syndical » voulu par Jacques Chirac, qui exprimait ainsi mezzo voce la solidarité de la France avec ses alliés, mais sans en faire trop. Et Nicolas Sarkozy était en parfait accord avec cette position : le 26 avril 2007, le futur président déclare que la présence française en Afghanistan avait eu son importance dans la lutte contre le terrorisme, ajoutant : « La présence à long terme des troupes françaises dans cette partie du monde ne me semble pas décisive. » Entrant à l’Élysée quelques jours plus tard, il décide rapidement d’augmenter le nombre de soldats sur place, qui passe à 1 600 en décembre 2007.
Retrait définitif en 2014
Mais c’est en 2008 que les choses changent vraiment. Pour marquer le retour de…
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Afghanistan : la sécurité des soldats français en trois questions clés Conférence de presse d’Alain Juppé sur l’Afghanistan (20.01.12) |
Cette publication a un commentaire
Je m’incline respectueusement devant les dépouilles de nos fiers soldats et devant leur famille.
Permettez moi de vous donner des éléments de langage :
– Pourquoi Le Président a-t-il provoqué notre retour dans l’OTAN faisant ainsi des français les supplétifs des américains ? Alors que de Gaulle a souhaité sortir de l’Otan en 1966 et que Chirac avait le courage politique de faire revenir les français y compris les forces spéciales, auparavant, il avait refusé l’envoi de troupes en Irak.
– La lutte contre le terrorisme est un argument fallacieux. La réalité est que le président est un « m’as tu vu » qui aime montrer sa Rolex, faire la fëte au Fouquet’s, prendre ses vacances sur le yacht de Bolloré, tripler son traitement salarial. « Sarkozy the american » a-t-il dit pour gagner la sympathie du pitoyable et ingérable W BUSH. Aujourd’hui, il souhaite être l’ami d’OBAMA. Pauvre de lui, le président américain se moque de lui. Champion des incidents diplomatiques (encore récemment avec la Turquie), il s’oppose dans le secret des cabinets à JUPPE qui lui, voit clair.
– Aujourd’hui, il est le débiteur de 82 familles françaises car en décidant de maintenir un dispositif intenable, il assume complétement la mort de ces soldats serviteurs de la République jusqu’à la mort. Il doit prendre conscience de la détresse et la douleur dans lesquelles il a plongé 82 familles.
alors, faites comme vous voulez, pour moi c’est : BASTA !
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