L’Adefdromil a reçu et lu : Mon fils s’en va t’en guerre de Giselle Sanchez publié aux Editions Max Milo.
Ce livre à l’écriture simple et facile, d’un peu plus de 200 pages, préfacé par Hervé Guesquière, journaliste kidnappé et libéré, relate les pensées, les réflexions quotidiennes d’une mère, dont le fils aîné, Carlos, engagé à l’automne 2008 pour trois ans au 13ème Bataillon de Chasseurs alpins, est envoyé en Afghanistan en 2009.
Giselle Sanchez, qui est d’origine sud-américaine, n’a pas d’opinion sur l’armée française, qu’elle ne connaît pas ou très peu. Mais, elle lui reproche inconsciemment de lui prendre son fils et d’être venue rompre la relation manifestement fusionnelle nouée avec lui. Le chapitre dans lequel ce dernier l’informe de son engagement s’intitule « L’annonce faite à la mère ». Ce qui renvoie bien sûr à « l’annonce faite à Marie » de Paul Claudel et donne le ton très introspectif du livre.
Lorsque son fils lui annonce son départ pour l’Afghanistan, son angoisse s’accroit. Avec courage, elle va s’informer sur la géographie du pays et sur la situation stratégique. Elle va suivre au jour le jour ou presque les activités de son fils Carlos, prenant quasi quotidiennement de ses nouvelles, sollicitant régulièrement la cellule dédiée aux familles au sein du Bataillon, relayant les informations sur un « mur Facebook », qui regroupe les familles concernées.
Giselle Sanchez raconte sa peur au quotidien, ses angoisses de ne pas revoir son fils vivant. Son fils communique, mais on ne sait pas s’il apprécie un peu, beaucoup ou passionnément cette affection maternelle, dont il est l’objet et non le sujet.
Finalement, tout se termine bien. Carlos revient. Giselle Sanchez n’est pas devenue une « mater dolorosa ». Et nous nous en réjouissons pour elle. Tout le monde n’a pas la même chance. Pour terminer sa catharsis, elle publie aujourd’hui ce livre dans lequel des mères de soldats peuvent se retrouver.