DCN : la corruption kaki

L’Express du 28/03/2002

Emplois fictifs, fausses factures, devis gonflés… Il s’en passait de belles à la Direction des constructions navales. La hiérarchie militaire est mouillée dans cette affaire à tiroirs. D’autres dossiers menacent. Le ménage s’impose. Qui le fera ?

Particulièrement visée par les enquêtes en cours, la DCN (Direction des constructions navales) est en pleine réforme. Elle devrait, à l’horizon 2003, se transformer en société de droit privé, ce qui simplifierait les procédures de passation de marchés. D’autant que cette mutation s’accompagnera de l’embauche de 120 cadres experts dans le contrôle de gestion. Par ailleurs, la DCN, qui employait à la fin de 2001 14 762 personnes, va poursuivre la baisse de ses effectifs, qui devraient s’établir à 13 200 à l’horizon 2004. La DCN s’attend à une hausse de ses activités pour 2002, après avoir enregistré pour 1,23 million d’euros de commandes en 2001. Enfin, l’entreprise nationale devrait se rapprocher du groupe professionnel d’électronique Thales, afin de créer une entreprise touchant aux systèmes électroniques de combat naval.
«Escroquerie en bande organisée et prêt illégal de main-d’oeuvre.» Tel est le chef de mise en examen que se sont vu signifier, le 13 mars dernier, six hauts responsables de la Direction des constructions navales (DCN). Six directeurs et sous-directeurs qui viennent rejoindre la longue liste des fonctionnaires de la Défense – 73 personnes au total – déjà impliqués dans ce dossier instruit à Marseille. Force est donc de constater que la Grande Muette n’est pas restée sourde aux arrangements financiers dont certains hommes politiques et chefs d’entreprise s’étaient, jusqu’alors, fait une spécialité.

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