Trois gendarmes de l’agglomération ont pris part à des « opérations extérieures » en zone de conflit, cette année. L’un d’entre eux raconte ses sept mois en Afghanistan.
On a tellement l’habitude de les voir près de chez nous, en train de veiller à la tranquillité de nos villes et nos villages, que l’on en oublie parfois que les gendarmes sont avant tout des militaires. À ce titre, ils peuvent être amenés à échanger leur uniforme bleu contre un treillis et à prendre part à des « opérations extérieures » en zones de conflit. Cette année, ils étaient trois à avoir franchi le pas dans l’agglomération mulhousienne, dont le capitaine Marzin, qui a passé sept mois en Afghanistan. Une expérience forte qu’il a accepté de raconter.
Quel était l’objet de votre mission ?
Il y a plusieurs missions en Afghanistan sous couvert de l’Otan. L’une d’entre elles consiste à former l’armée et la police afghanes (Nato training mission for Afghanistan). La gendarmerie française y contribue en fournissant des instructeurs, sous la bannière de la force de gendarmerie européenne.
Pendant sept mois, j’ai occupé le poste de chef de cellule tactique dans un centre de formation de l’Ancop (Afghan national civil order police), l’équivalent à terme de la gendarmerie mobile en France. Cette cellule était en charge de l’enseignement du maintien de l’ordre, de l’intervention professionnelle et du combat.
Dans quel secteur étiez-vous ?
Les forces françaises sont principalement stationnées dans l’Est, mais les missions exigent aussi que les personnels soient ventilés sur différents sites, en « isolés », au sein de structures internationales. En ce qui me concerne, j’étais stationné dans le nord avec quelques Français, Espagnols, Polonais et Hollandais, en zone allemande.
Comment se passait cette coopération internationale ?
La langue de travail était l’anglais, mais nous avions toujours l’opportunité d’apprendre les rudiments d’autres langues. Dans ce contexte difficile, la cohésion joue à plein, et nos voisins américains, suédois ou allemands étaient souvent en mesure de nous aider pour des questions de logistique ou de renseignements, car ils étaient en charge de la sécurité sur le secteur.
Nous avons malheureusement eu l’occasion de marquer notre fraternité à chaque fois qu’un camarade trouvait la mort sur le théâtre, et j’aurai toujours une pensée particulière pour les Français tombés en Afghanistan.
Était-ce une zone de tension ?
Notre zone n’était pas répertoriée parmi les plus difficiles, mais les incidents parfois dramatiques enregistrés par les forces de la coalition dans le secteur nous obligeaient à rester aux aguets.
Quelles étaient les autres difficultés ?
Le climat en Afghanistan est la première des contraintes. Il peut neiger un matin, alors que la veille il faisait plus de 20 °C. En été, lorsque je suis arrivé, le thermomètre dépassait les 55 °C. Avec 30 kg d’équipement, je vous laisse imaginer les conséquences… On s’habitue assez vite, mais il faut se ménager autant que possible, s’entraîner physiquement, et faire attention à son alimentation.
Comment se déroulaient les journées ?
Les réveils étaient matinaux, entre….
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