Discours du général d’armée Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées en ouverture de la scolarité de la 16ème promotion du CID

Le 15 septembre 2008, le général d’armée Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées, a présidé l’ouverture de la scolarité de la 16ème promotion du Collège interarmées de défense (CID) en présence de plusieurs ambassadeurs étrangers, d’attachés de défense et de nombreux représentants de nos armées.

« Messieurs les officiers généraux,

Messieurs les attachés de défense, mesdames et messieurs,

Mes chers camarades,

Je tiens tout d’abord à saluer les attachés de défense qui nous font le plaisir d’être parmi nous à l’occasion de cette ouverture officielle de la session de la 16e promotion du CID.

Je voudrais également souhaiter chaleureusement la bienvenue aux 112 officiers stagiaires étrangers originaires de 74 nationalités. C’est toujours pour moi un moment fort et une réelle fierté que d’accueillir ceux qui nous font l’honneur de suivre leur formation au CID. Votre présence est l’une des richesses de cette scolarité. C’est une opportunité unique, pour vous comme pour vos camarades français, de vous retrouver pour échanger, confronter vos points de vue et tout simplement comprendre ce qui anime chacun d’entre vous. C’est pourquoi, je vous encourage à tisser de véritables liens d’amitié. C’est ce qui restera comme la marque la plus forte de cette année que vous aurez passée ensemble. C’est sur la distance que vous en mesurerez l’importance.

Quant aux stagiaires français, je les félicite d’avoir réussi un concours difficile et exigeant en matière de préparation.

Vous devez bien mesurer la chance qui est la vôtre d’être ici. Cette chance vous la devez naturellement à votre mérite et à votre travail personnel. Mais vous devez aussi savoir que cette formation à un coût qui ne va pas sans soulever parfois certaines interrogations. C’est pourquoi vous avez un devoir absolu vis-à-vis de notre pays et de nos armées afin de la rentabiliser. Il vous appartient par conséquent d’en tirer le meilleur parti pour être plus performant dans les responsabilités qui vous seront données plus tard.

Durant cette année, vous allez passer de la position d’exécutant, à celle de responsable chargé de contribuer au devenir des armées françaises. Cela doit susciter chez vous une remise en cause, une grande humilité devant la complexité des problèmes que vous aurez à traiter ;

Durant cette année, vous devrez abandonner vos certitudes souvent fondées sur des intuitions et les remplacer par des convictions appuyées sur des raisonnements, des observations et une vraie compétence. Vous devez pour cela connaître les débats structurants de la défense, connaître les arguments qui les fondent ;

Durant cette année enfin, vous allez avoir accès à de nombreuses informations, vous allez avoir des contacts riches et variés. Il vous appartient d’en tirer le meilleur parti. Seuls votre travail personnel et votre propre réflexion vous permettront de le faire.

Car demain, lorsque sera venu pour vous le temps des décisions, lorsque vous serez plongés dans l’action, il sera trop tard pour effectuer ce travail de fond. A cet égard, j’aime citer cette formule que je vous demande de méditer à votre tour :  » Vivre en surface vous punira d’avoir négligé, en son temps, l’avenir qui toujours hérite « .

Mais, avant de répondre aux questions que vous voudrez bien me poser, je veux vous donner ma vision des défis que nous devons relever.

Je le ferai en revenant sur l’esprit des réformes que nous allons conduire, mais aussi en vous livrant mes réflexions sur l’essence de notre métier et sur les principes qui doivent guider notre engagement.

I/ Les réformes en cours.

Les armées que vous rejoindrez à votre sortie du CID seront déjà différentes de celles que vous venez de quitter. Car nous sommes engagés dans un cycle de réformes dont il vous appartient de saisir avec justesse l’ampleur et de bien comprendre la finalité. Vous arrivez à un moment important de l’histoire de nos armées. Vous devez en comprendre les problématiques, fruit d’une réalité qui préexiste à votre réflexion, et vous situer au niveau historique qui est le bon.

Nous ne sommes pas face à une simplement une adaptation, mais face à un véritable tournant lié à une double impulsion.

La première de ces impulsions est d’ordre stratégique : elle s’incarne dans le nouveau Livre Blanc qui prend acte de ce phénomène majeur qu’est la mondialisation ;

Comme vous le savez, en ma qualité de chef d’état-major des armées, j’ai été membre de la commission du livre blanc. J’y ai siégé aux côtés d’experts venant de tous les horizons.

Le débat qui s’est ouvert et les questions qui ont été posées étaient indispensables compte tenu des évolutions stratégiques majeures auxquelles nous sommes confrontés.

Sans que nous en ayons immédiatement pris conscience, nous avons refermé, avec l’effondrement du Pacte de Varsovie, une parenthèse vieille de deux siècles ; une parenthèse née de la Révolution française et de la levée en masse. Durant ces deux siècles, notre représentation des rapports de force a été marquée par le spectre de guerre totale et de l’affrontement entre les nations. C’est cette représentation qui a contribué à façonner l’outil militaire dont nous héritons aujourd’hui encore.

Mais, nous sommes aujourd’hui confrontés à de nouvelles réalités :

– Un nouveau système de relations entre les Etats est en train de se mettre en place. Il est lié à l’évolution de l’Union européenne et des grands ensembles régionaux, à l’évolution des rapports de force au sein de la communauté internationale, à l’émergence ou à la réaffirmation de nouvelles puissances, aux progrès des technologies et aux enjeux du développement, etc. Autant de données que vous ne pouvez ignorer, dans leur réalité et dans leur profondeur.

– L’efficacité militaire est elle-même questionnée : quels sont aujourd’hui les instruments de la puissance ? Quels sont les constituants de la vie des Etats et des sociétés ? S’agit-il de l’environnement ? Des sources d’énergie ? Des marchés financiers ? Des forces armées ? Enfin, quelle est la place de l’outil militaire face aux nouvelles menaces qui se dessinent ?

Vous devez savoir qu’au sein de la commission, les débats ont été très loin, jusqu’à ce que chacun prenne conscience que le spectre de la guerre est toujours présent. Nous avons alors trouvé un point d’équilibre permettant de faire évoluer notre outil de défense en respectant notre héritage, tout en prenant en compte notre nouvel environnement.

Au bilan, je considère que nous sommes arrivés à un résultat cohérent avec les ambitions stratégiques de notre pays et j’en assume les conclusions. Nous pourrons naturellement revenir sur ces questions fondamentales.

Cette année, et c’est le premier axe d’effort que je vous fixe, je vous demande d’approfondir ces questions pour comprendre la place et le rôle de notre outil de défense dans la stratégie générale de notre pays. Vous devez vous inscrire dans la réalité des choses. Les appréhender comme elles sont. Car demain, aux postes de responsabilité qui seront les vôtres, vous devrez en tenir compte dans les décisions que vous aurez à préparer.

Il faut pour cela vous rapporter aux textes fondateurs.

– Parmi ceux-ci figurent naturellement les discours du Président de la République : discours de présentation du livre blanc ; discours de Cherbourg sur la place et le rôle de notre dissuasion nucléaire ; discours du Cap sur les relations entre la France et les pays africains ; enfin les discours aux conférences annuelles des ambassadeurs ;

– Vous devez aussi relire avec attention le Livre Blanc, en particulier les chapitres concernant l’analyse de la menace et l’état du monde dans les quinze ans à venir. Je vous invite également à ne pas négliger le deuxième tome consacré aux débats.

La deuxième de ces impulsions qui structure l’avenir de notre outil de défense est liée à la revue générale des politiques publiques.

L’enjeu de cette réforme est considérable. Il dépasse largement le cadre du seul ministère de la défense, puisqu’il vise, en réduisant le déficit de nos dépenses publiques, à garantir notre indépendance nationale. Pour en saisir la portée, je vous demande de relire le discours que le Premier ministre a prononcé dans ce même amphithéâtre le 24 juillet.

C’est cette réforme qui aura l’impact le plus fort sur la vie quotidienne de nos armées. Elle sera marquée par une transformation en profondeur de l’organisation de nos soutiens et de notre administration générale et elle se traduira par une déflation importante de nos effectifs et un resserrement de nos implantations.

L’une des mesures les plus emblématiques est la création de bases de défense, mesure qui, je le sais, suscite de nombreux commentaires. Je reviendrai sur ce point.

Les années qui sont devant nous seront difficiles. Mais je considère que cette réforme est pour nous l’occasion de changer nos manières de faire, l’occasion de tirer le meilleur parti des moyens qui nous sont confiés et qui, vous le savez, ne sont pas extensibles.

Je n’entre pas davantage dans la présentation de ce dossier. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements et il vous appartiendra d’en suivre avec attention le développement. Je souhaite en revanche vous livrer trois commentaires.

– Vous devez tout d’abord prendre conscience qu’il s’agit d’une étape supplémentaire dans la dynamique interarmées dans laquelle nous sommes engagés depuis plusieurs années. Elle se traduira par la création, sous l’autorité du CEMA, d’un commandement interarmées du soutien placé aux ordres d’un officier général de l’état-major des armées. C’est lui qui aura désormais en charge l’ensemble du soutien et de l’administration des armées, ainsi que les quelque 90 bases de défense qui seront créées à cette occasion.

– Je voudrais ensuite souligner le caractère original de la méthode que nous avons arrêtée. Avec le ministre de la défense, j’ai tenu à ce que la mise en œuvre de cette réforme soit précédée de phases d’expérimentation.

Expérimenter, c’est éprouver ce qui doit être fait, s’assurer de sa pertinence et corriger, si c’est nécessaire, ce qui avait été envisagé initialement.

Nous devons agir avec pragmatisme, en tenant compte du retour d’expérience de chacune des armées et des acteurs de terrain. Il s’agit de faire preuve d’intelligence, de réalisme et ce n’est pas dans la crispation que nous réussirons à mettre en place un système nouveau qui, dans ses grandes lignes, a été décidé.

– Je voudrais enfin revenir sur la façon dont a été reçue cette réforme, ainsi que sur l’accueil réservé initialement au Livre Blanc. Les grognements, les tribunes publiées sous anonymat, les commentaires partiaux et inappropriés sont des indicateurs de la perte, chez certains, du sens des responsabilités et d’un manque de courage.

Nous devons redonner toute sa place à la notion de service, à la notion d’obéissance ; notions qui appellent l’humilité de reconnaître que d’autres, plus qualifiés que vous, peuvent avoir raison.

Cela ne vous condamne pas à la soumission. Je sais qu’il existe une grandeur qui consiste à dire non. Mais, une telle position ne va pas sans l’intelligence de situation et bien sûr la prudence et la modestie.

Cela ne vous condamne pas plus au silence. J’appelle de tous mes vœux la participation des militaires aux débats en cours. Mais la liberté d’expression n’a de valeur que si elle est portée par un effort intellectuel sincère, et non par la recherche stérile de l’intérêt personnel. Elle n’a de valeur que si elle s’appuie sur une vraie compétence et non sur des intuitions.

Soyez convaincus que pour ma part, la route est parfaitement tracée et que l’objectif est clair.

Toutes mes décisions sont guidées par ma volonté de maintenir au plus haut niveau notre capacité d’engagement opérationnel. C’est notre raison d’être. C’est la finalité première de notre ministère. C’est ce que le chef des armées attend de nous.

C’est pourquoi j’en viens maintenant à l’essence de notre métier.

II/ Revenir à l’essence de notre métier.

Au cours de l’été, les armées françaises ont été touchées par des événements de nature très différente et sur lesquels je veux revenir sans passion, mais sans complaisance. Ils nous imposent d’approfondir notre réflexion dans trois directions.

La première, sans doute la plus fondamentale, concerne la nature de la guerre.

Le 18 août dernier, la mort au combat de dix de nos camarades a provoqué un grand émoi au sein de l’opinion publique. Cet événement a fait redécouvrir la réalité de l’action de guerre. Cette prise de conscience appelle à mon sens trois commentaires.

– Elle montre que l’idée de guerre a, dans nos sociétés, déserté les esprits. Ce constat n’est pas nouveau. Il souligne en réalité le décalage croissant entre une perception angélique des relations internationales et une réalité géopolitique qui nous appelle à davantage de prudence et de vigilance.

Nous autres militaires, nous savons que  » l’histoire est tragique  » et que nous devons faire face à cette réalité.

Notre vocation n’est pas de mourir. Mais, nous devons en revanche accepter de tuer pour que d’autres ne soient pas tués ; de mourir pour que d’autres puissent vivre. C’est ce qui fonde la noblesse de notre engagement.

Cela ne va pas de soi. Nous devons nous y préparer, comme nous devons y préparer les jeunes citoyens qui chaque année rejoignent nos rangs.

– Elle confirme ensuite que nous sommes désormais engagés dans des opérations plus dures, face à des adversaires plus déterminés, qui sont résolus à nous porter les coups les plus sévères. Cette réalité tranche nettement avec les opérations qui ont marqué la période immédiatement postérieure à la première guerre du Golfe.

Il s’agit de retrouver des habitudes de combat. Cela ne veut pas dire que, jusqu’à présent, les opérations extérieures ne comportaient pas de réelles difficultés ou excluaient les actions remarquables. Mais nous retrouvons aujourd’hui les réalités de l’affrontement direct, bien loin de l’époque des soldats de la paix. Il convient désormais de s’ancrer dans la réalité du terrain.

Lors des exercices qui vous allez effectuer au cours de cette année, je vous demande de ne jamais perdre de vue cette perspective.

Vous disposez d’une occasion unique de comprendre comment chacun d’entre vous, terrien, marin, aviateur, perçoit la réalité de son engagement opérationnel. Vous disposez d’une occasion unique de comprendre ce que chacun peut attendre de l’autre et comment votre manœuvre peut s’inscrire dans une logique d’ensemble. Quel que soit le réalisme de ces exercices, vous devez les aborder avec une grande rigueur professionnelle. Demain, lorsque vous serez en situation, il sera trop tard pour apprendre.

– L’embuscade d’Uzbeen nous rappelle enfin que l’action de guerre reste le domaine de l’incertitude et de la friction. Quels que soient nos efforts, quels que soient les progrès de la technologie, elle ne pourra jamais être mise sous la forme d’un modèle mathématique. C’est une réalité.

Cela étant, nous devons refuser toute forme de fatalisme. Notre devoir de chef est de réduire cette part d’incertitude. Nous le ferons dans la préparation minutieuse de nos opérations et dans l’entraînement quotidien dispensé à nos hommes.

Ce constat nous amène à une deuxième exigence : la lutte contre la banalisation du métier militaire.

La spécificité de notre métier doit être réaffirmée. Il ne s’agit pas de se démarquer par plaisir du reste de la société, mais d’accepter un fait qui nous appelle à une plus grande exigence.

Or, j’ai le sentiment que cette exigence est aujourd’hui fragilisée par une forme de banalisation du métier des armes. Cette banalisation nous en sommes tout autant les victimes que les responsables.

Préparer nos hommes à faire face aux difficultés auxquelles ils seront confrontés, c’est développer chez eux les valeurs de courage, de disponibilité, de don gratuit et de solidarité qui leur permettront d’affronter des situations extrêmes.

Cet apprentissage implique une cohérence entre l’exercice du commandement sur les théâtres d’opérations et la vie quotidienne dans nos garnisons. Il implique de rejeter toute forme de laxisme.

Nous devons naturellement établir des respirations entre le temps de l’engagement et celui du retour dans nos garnisons, nos bases ou nos ports. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’une approche comptable de notre temps et de nos heures de service.

J’en viens maintenant à mon troisième axe de réflexion : le rôle du chef.

Je le ferai en tirant avec vous les leçons du drame qui s’est produit à Carcassonne au mois de juillet. Comme je l’ai dit en son temps, ce type d’accident est la conséquence d’un manque de rigueur et de discipline qui ne peut être toléré, car il touche au cœur de notre métier.

Il ne s’agit pas de stigmatiser la faute de telle ou telle armée, car elles sont toutes concernées. Depuis ma prise de fonction, je constate en effet qu’aucune d’entre elles n’a été épargnée par des fautes mettant directement en cause les détenteurs de l’autorité.

Vous devez profiter de cette année pour réfléchir à votre rôle de chef, aux responsabilités qui vous seront confiées et aux actions que vous aurez à mener vis-à-vis de vos subordonnés. Le commandement est, vous le savez, un art exigeant. Il nécessite un réel courage, non pas tant d’ordre physique qu’intellectuel. En passant le concours d’entrée au CID, vous avez fait le choix de ce courage et vous devrez l’assumer.

Donner un ordre ne suffit pas. Il convient en amont de s’assurer de son réalisme, de sa pertinence et de sa faisabilité. Cela suppose naturellement la compétence, la volonté, l’instinct et l’opiniâtreté.

Mais le rôle du chef ne s’arrête pas là. Après avoir décidé, il faut avoir le courage de contrôler que les ordres sont correctement exécutés. Nous ne sommes pas là pour plaire ou pour remporter un succès d’estime. Notre rôle est de garantir l’efficacité et le bon fonctionnement de l’outil qui vous est confié.

A vous de trouver le bon équilibre entre la nécessaire autonomie de décision que vous devez développer chez vos subordonnés et le contrôle de l’exécution de vos ordres.

C’est le travail de toute une vie d’officier.

Conclusion

Le CID n’est pas un aboutissement, mais un nouveau départ. Vous avez accepté de recevoir de nouvelles responsabilités et donc de travailler davantage.

Vous ne devez pas tout attendre de votre corps professoral, mais travailler par vous-mêmes. Vous devez vous forger une pensée autonome, une réflexion personnelle. Commencez par revisiter les grands stratèges et par approfondir votre culture historique. Cet apprentissage passe également par une meilleure connaissance de l’appareil d’Etat et de son fonctionnement.

Vous disposez de la chance unique de bénéficier d’une scolarité qui vous permet d’approfondir l’ensemble de ces questions. Cette réflexion sera pour vous un véritable tuteur lorsque, demain, vous serez plongés au cœur de l’action.

– Au combat, ce tuteur sera le résultat de votre réflexion éthique et tactique ;

– Aux postes de responsabilités qui seront plus tard les vôtres, vous devrez éclairer vos décisions par votre réflexion stratégique, votre culture historique, votre connaissance de l’histoire de notre ministère et de sa place dans l’appareil d’Etat.

Vous devez également prendre, dès maintenant, de nouvelles habitudes de travail, apprendre à voir plus large, apprendre à aborder des questions complexes dont les enjeux dépassent souvent notre seul ministère. Tout cela demande un investissement personnel.

Vous avez choisi une voie exigeante. C’est tout à votre honneur. A vous de vous montrer à la hauteur. »

 

 

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