C’est parti. Je vais encore me faire mal voir, y compris du Président de l’Adefdromil, qui fut le chef organique de Legorjus. Car, j’aime bien aller à contre courant. C’est donc en observateur indépendant que j’ai suivi la polémique sur Ouvéa, 23 ans après. Toutefois, je dois avouer aux lecteurs que je ne suis peut-être pas totalement impartial, car j’ai servi sous les ordres du Général Vidal, lorsqu’il commandait le 8ème RPIMA. J’en conserve le souvenir d’un chef courageux, rigoureux dans l’exécution des missions et humain dans son commandement.
Il reste que je suis admiratif de Legorjus et de son œuvre.
Car, enfin, voici un officier entré en gendarmerie par des voies de traverse,
qui a réussi à faire partir son prédécesseur pour prendre sa place,
qui a échoué dans sa négociation avec les preneurs d’otages canaques légèrement assassins de gendarmes,
qui ne mène aucun des deux assauts conduisant à la libération des otages, mais qui participe à la conférence de presse qui suit,
qui reçoit ses galons de commandant à la descente de la passerelle de l’avion des mains personnelles du ministre Giraud,
qui attend le moment opportun pour quitter le GIGN un an plus tard et bénéficie d’une disponibilité avantageuse,
qui parvient à écrire deux livres sur cette brillante affaire,
qui convainc même Kassovitz d’en faire un film à sa gloire, 23 ans après les faits,
qui réussit à créer la polémique et à faire déplacer sur les plateaux de télé un ancien ministre et un général quatre étoiles en deuxième section.
Alors là, je dis : chapeau M. Legorjus. Qui fait mieux, même si tout le monde sait qu’il ne s’agit que d’un feu de paille.
Au commencement était le verbe nous dit l’évangile selon Saint Jean. Il faut croire que le boy-scout Legorjus, marcassin généreux pour les intimes, a bien retenu la leçon du père André, son aumônier.
Ajoutons qu’il a essuyé depuis quinze jours les critiques de ces anciens chefs, de ses subordonnés, des journalistes, sans perdre son sang-froid, sans changer sa version improbable des faits, sans qu’il menace de faire un procès. Il est vrai que son discours, face à ses propres contradictions, relève souvent de la profession de foi et même de la « procession de soi ». Mais tout cela me laisse baba d’admiration. Oui, chapeau ! Il faut en être capable.
Je suis allé voir le film par honnêteté intellectuelle, contrairement à M. Pons. J’ai lu aussi son premier ouvrage, « La morale et l’action », ainsi que nombre d’articles de presse pour tenter de comprendre le personnage, sa psychologie. Est-il un vrai mégalomane ou un simple mythomane, peut-être un peu des deux et même plus ?
Jean Bianconi, en bon procureur porte un jugement sans concession : « Il est consternant de constater que cet homme, assoiffé de notoriété, qui se rêvait dès les premiers instants de notre captivité, ‘en préfet, décoré de la légion d’honneur, qui allait écrire un livre’, qui se veut la conscience morale de cette opération militaire, cherche à exploiter pareille tragédie, dans le seul but de revenir sur le devant de la scène et régler ses comptes personnels.
Modestement, j’ai trouvé dans les premières pages de son premier ouvrage un début d’explication à sa personnalité complexe : une image plutôt dégradée de son père, ouvrier métallurgiste, image opposée à celle de sa mère, « professeur de comptabilité dans une institution religieuse », présentée comme « plus charitable et plus progressiste ». Nul doute que l’image négative du père alliée à celle très positive de sa mère donne des pistes pour comprendre ses difficultés à travailler en équipe, et expliquer le gonflement excessif de son ego. Mais il faudrait aller plus loin.
Certains penseront que Legorjus aurait besoin d’une analyse ou d’une bonne psychothérapie. Peut-être a-t-il commencé l’une ou l’autre en publiant son deuxième livre, copie enrichie du premier et en convainquant Kassovitz d’en faire un film, enfin en essuyant sans broncher les anathèmes.
Personnellement, je suggérerais avant de préconiser tel ou tel traitement psycho thérapeutique de demander l’avis d’une personnalité devenue en quelques mois un spécialiste : l’incontournable DSK.
On pourrait simplement lui poser la question : Ouvéa, que pensez-vous de l’assaut, Domi ?
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Les gendarmes n’ont pas besoin de héros, ils ont besoin de chefs…….(Par Jacky Mestries)
Ouvéa : les mensonges de Kassovitz (Thierry Deransart)
Cet article a 4 commentaires
hé, hé, fallait le dire –
bravo Michel
Un fils saurait-il mentir en relatant les circontances de la mort de son père ?
Non, je ne le crois pas !!!
Pour comprendre jusqu’où Kassovitz et son complice LEGORGUS pousse le mensonge, il suffit de se remémorrer simplement ce lien :
http://www.armee-media.com/2011/11/24/%c2%ab-le-film-de-kassovitz-est-tres-eloigne-de-la-verite-%c2%bb/
Qui peut prétendre que le document « »Extrait du Registre des Constatations » », établi le
15 juin 1988, qui relate la nature des blessures mortelles (arme blanche) subies par le Major MOULIE (assassiné à la brigade
de FAYAOUE) serait un faux ?
Ce document a été publié par Eric MOULIE, membre du GIGN pris en otage et fils du défunt Major…
Que KASSOWITZ mente pour se faire du fric avec son film, cela peut se comprendre même si je ne l’approuve pas.
Mais que LEGORGUS se fasse complice d’un tel mensonge m’amène à me poser la question ;
« Où LEGORGUS, Officier de Gendarmerie, a-t-il laissé son honneur ? l’aurait-il oublié en même temps qu’il déposait son uniforme ? »
» (… ) Il faut croire que le boy-scout Legorjus, marcassin généreux pour les intimes, a bien retenu la leçon du père André, son aumônier. (…) »
Koa ? Comme le père Carambar, une histoar de dortoir ?
J’ai servi en Nouvelle Calédonie comme militaire du rang dans une unité parachutiste d’infanterie de marine ,ma compagnie se trouvait à Canala sur la côte est , un fief indépendantiste et je peux témoigner que nos officiers étaient très à cheval sur la discipline et le respect de nos compatriotes Kanaks dont certains se trouvaient dans nos rangs .
Certaines scènes de ce film s’apparentent à de grotesques caricatures ,elles nuisent à l’image de l’armée de terre et à celle du peuple kanak .
Je retiendrais de ce film que le moment de l’assaut ,celui de l’engagement au service du pays qui peut conduire au sacrifice !!!
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