Si Michel Bavoil accorde du crédit au Président de la République Nicolas Sarkozy d’avoir attribué à titre posthume la légion d’Honneur aux dix soldats français tombés au combat, il est beaucoup moins conciliant vis-à-vis de la proposition faite aux familles des soldats tués en Afghanistan de venir dans ce pays, visite programmée le 11 septembre. Une visite qui constituera un précédent dans l’histoire de l’armée française.
« Quel est l’intérêt d’une famille d’aller voir le camp où son fils a passé ses dernières heures ? Que l’on fasse cela après la fin des hostilités, mais pas maintenant. C’est d’autant plus irraisonnable que nous n’avons déjà pas beaucoup de moyens militaires sur place. En faisant venir ces familles, nous allons hypothéquer des moyens militaires pour les protéger, moyens qui nous feront défaut ailleurs ».
Pour Michel Bavoil, cette visite n’est qu’un avatar de plus dans ce qu’il appelle le management compassionnel, orchestré par les médias et la présidence de la République, qui selon lui n’apporte rien de bon.
« Quel est l’intérêt de savoir si notre soldat a été égorgé ou tué par balles ? La violence est la même. A partir du moment où nous avons déclaré la guerre aux terroristes, ils se défendent et il n’y a pas de guerre propre. Toute cette polémique est malsaine et déplacée, et attentatoire à la sécurité de nos militaires en opération actuellement. Si pour neuf soldats qu’ils ont tués (le dixième est mort écrasé par un véhicule avant blindé) ça a remué autant de monde en France, ils vont s’arranger pour faire vingt victimes la prochaine fois. En faisant plus de victimes, ils espéreront que l’opinion publique fera plus pression sur le gouvernement pour obtenir le retrait de nos troupes. Les militaires sont choqués par cette décision d’amener les familles. »
G.B.
Source : Oise Hebdo n°758 du 10 septembre 2008
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