Bizutage sanglant à Paris-Dauphine

Note de l’Adefdromil

Bien que cette affaire ne se soit pas déroulée dans le milieu militaire, l’Adefdromil publie cet article à titre préventif de manière à faire prendre conscience à ceux qui adoptent pour style de commandement les brimades que la justice peut et doit être saisie par la hiérarchie et les « brebis galeuses » écartées .

Un étudiant de première année à l’université Paris-Dauphine a porté plainte après un bizutage au cours duquel des « lettres de sang » lui ont été inscrites dans le dos, un geste jugé « abject » par le président de l’université qui va se constituer partie civile. Lors d’une réunion de recrutement de nouveaux adhérents de l’importante association d’étudiants Japad, « un des membres, sous l’emprise de l’alcool, à l’aide d’un instrument qui semble être une capsule de bouteille, a gravé sur le dos du candidat les lettres Japad« , a raconté Laurent Batsch. « Ce ne sont pas des plaies ouvertes ni des incisions profondes, mais des lettres de sang », a-t-il ajouté.

L’étudiant a porté plainte au commissariat de sa commune de résidence, mais les motifs de la plainte n’ont pas été précisés. Ces agissements « portent atteinte à l’intégrité physique et morale » de l’étudiant. Il s’agit d’un « geste odieux et abject qui a appelé une réaction déterminée dès qu’on en a eu connaissance, en fin de semaine », a déclaré Laurent Batsch. L’association a été « immédiatement radiée de l’université », « ses locaux fermés » et un conseil de discipline va être convoqué, « au cours duquel nous traduirons à la fois les responsables de l’association, les membres présents lors de cette funeste séance et le ou les responsables du forfait ».

« Week-end de Désintégration »

La victime venait d’entrer à l’université et « pouvait souhaiter un autre accueil », a commenté Laurent Batsch, qui a affirmé rester « en contact permanent avec lui et sa famille », saluant « le courage qui est le sien d’avoir porté plainte ». Parlant de sa « tristesse » et de sa « colère », il a fait part de sa « détermination personnelle à éradiquer ce genre de pratique ». Selon l’université, Japad est « une association ancienne et importante, car elle organise le gala annuel ».

Sur son site internet, la « Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine » précise que, « depuis de nombreuses années », elle « met en place plusieurs soirées par an (…), le prestigieux gala Dauphine dans les locaux de l’université et le week-end de Désintégration pour les master 1 et master 2 quittant Dauphine ». Bien que le bizutage soit légalement punissable depuis une loi de 1998, imaginée par Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l’Enseignement scolaire, il se poursuit parfois dans certaines universités et grandes écoles, lors de réunions fortement alcoolisées. Il entraîne des « traumatismes psychologiques graves » pour 92 % des parents d’élèves et 78 % y voient « une épreuve humiliante », selon une enquête publiée en septembre dernier par le Comité national contre le bizutage (CNCB).

Dans une enquête…

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