Nous avons reçu une lettre émanant d’un officier supérieur réagissant vraisemblablement à l’information diffusée par la Rédaction sous le titre « les Nouveaux Bienheureux de l’Indice » à propos de récentes attributions de NBI.
De cette longue missive, nous extrayons les principaux passages :
Pauvres crédules que nous sommes, nous avions pensé être dupés par les politiques qui abusent outrageusement de notre « devoir de réserve » pour se permettre le pire et faire de nous des laissés-pour-compte de l’essor économique et social de la Nation. Pauvres crédules que nous sommes, déçus du peu d’ampleur des mesures censées revaloriser notre condition de militaire, nous pensions pouvoir compter sur les misères que l’on daignait nous jeter.
Las, il n’en est rien : quelques lignes tombées à la mi-avril sur les messageries des Armées nous signifiaient que ces misères attendraient encore avant de nous être versées, faute de signature au bas d’un décret ou d’une réelle volonté de les accorder. Mais, comme nos chefs le disent : nous « gardons le moral et nous sommes satisfaits de notre condition ».
On peut se demander comment ils sont parvenus à cet excès d’optimisme ! La réponse à cette question a été publiée au Journal Officiel, dans le décret n°483 du 8 avril 2002 qui porte sur la nouvelle bonification indiciaire (NBI) en faveur du personnel militaire exerçant des fonctions de responsabilité supérieure au Ministère de la Défense. En clair, nous avons été trompés par les politiques, c’est certain, mais nos chefs militaires ont reçu un bakchich. (…)
Ce bakchich a pris la forme d’une NBI (…) A titre d’exemple, M. le CEMA se voit attribuer 180 points de NBI soit 824 euros par mois (ou 5 400 francs) ; 140 points pour les CEMAT, CEMAA (…) Commandants de division (80 points).
Les misères qui devaient nous être versées rencontrent d’inextricables problèmes administratifs ou législatifs ! Avez vous conscience que ce qui n’est qu’une simple prime pour vous, représente bien plus que la solde mensuelle d’un de vos volontaires (VDAT), qu’elle équivaut pratiquement à la solde d’un de vos engagés et à prés de 50% de celle de la plupart de vos sous-officiers.
L’officier qui s’exprime librement et apporte des informations financières précises et intéressantes a toutefois omis de dire, comme cela était clairement dit et, de surcroît, était à l’origine de l’article « les Nouveaux Bienheureux de l’Indice », que ces octrois de NBI à de hauts fonctionnaires ne sont pas propres à la défense, il faut même dire que les militaires de haut rang ont été parmi les derniers bénéficiaires et ont été traités comme leurs homologues civils de la haute fonction publique.
Cette lettre donne, à nouveau, l’occasion d’attirer l’attention sur les commentaires qui furent faits sur le site à la suite de la réponse du Ministre de la Défense à une question posée par Mr le Sénateur Vinçon à propos de la solde des militaires (https://www.adefdromil.org/Document.php?DOC=12382137).
Il est absolument indispensable que le Conseil supérieur de la Fonction militaire, par le biais de commissions permanentes dont l’Adefdromil a souligné la nécessité et l’urgence, fasse connaître aux militaires quelle est la situation exacte, aujourd’hui, des dispositions adoptées par le décret du 10 juillet 1948 portant classement hiérarchique des grades et emplois des personnels civils et militaires de l’Etat; nous rappelons que ce décret, selon la Direction de la Fonction Publique aurait fait l’objet de plusieurs centaines de modifications.
De même, il est indispensable que le point soit fait régulièrement sous la forme de tableaux comparatifs des attributions de NBI aux différents agents des ministères civils et militaires de l’Etat. Dans la société contemporaine, la Transparence est le plus sûr garant de la défense des intérêts, semble-t-il, souvent oubliés et peut-être mal défendus des personnels militaires.
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N.B.I : Les nouveaux bienheureux de l’lndice