La guerre police-gendarmerie repart comme en 14

C’est le mariage de l’année. Le rapprochement police-gendarmerie et le passage avec armes et bagages des pandores sous la houlette du ministère de l’intérieur ont toujours été une idée fixe de Sarko. Dès son arrivée au ministère de l’intérieur, il a organisé des grand-messes communes. Depuis qu’il est président, Alliot-Marie est chargée d’organiser la noce. La ministre, qui était opposée à ce rapprochement lorsqu’elle était à la Défense, a mangé son képi.

Le contrat de mariage, sous forme d’un avant-projet de loi, a déjà été examiné en conseil interministériel début juin. Et pour sceller cet hymen, un texte sera présenté, le 21 août, au premier Conseil des ministres de la rentrée. Il devrait être ensuite adopté avant la mi-octobre par le Parlement.

Déjà, dans chaque camp on affûte les couteaux. Exemple, lors d’une rencontre avec des officiers de gendarmerie à l’Ecole militaire sur le thème «  Apprenons à nous connaître », les patrons de la PJ ont expliqué, la goule enfarinée, que la police judiciaire ne se partageait pas. Autre exemple, avec la récente affaire du gamin assassiné dans l’Ain : les gendarmes chargés de l’enquête ont dû batailler ferme. Flairant la bonne affaire médiatique, les chefs de la police judiciaire lyonnaise ont essayé de leur piquer le dossier. Il a fallu que le procureur rappelle que la bourgade où s’était déroulé ce drame se trouvait dans la zone attribuée à la gendarmerie pour que la police opère un retrait stratégique.

Autre sujet de discorde, la réorganisation du renseignement. Après la fusion RG-DST, les pandores ont eu une peur bleue d’être exclus de cette noble activité. Pour apaiser les esprits, MAM a signé, le 21 juillet, une circulaire qui précise en toute lettres que la « gendarmerie, pour sa part, continue à exercer comme par le passé la mission de renseignement et d’information. La réorganisation des services de renseignements ne modifiant en rien ses compétences et missions ».

Une bonne guerre des polices, ça commençait à nous manquer.

 

                                                                                                                             Brigitte Rossigneux

Source : Le Canard enchaîné du 13 août 2008

Lire :

Képis, casquettes, égalité , fraternité…

Le premier pandore qui collabore…

À lire également