À l’heure où la France se félicite de l’action de son armée en Libye, le secrétaire de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, le député PS Bernard Cazeneuve, s’interroge sur la capacité du ministère à faire face au coût des opérations extérieures.
Êtes-vous satisfait de l’action de l’armée française dans le conflit libyen ?
On ne peut que saluer le rôle joué par la France en Libye, malgré le contexte de rigueur budgétaire pour nos armées. Nos soldats ont témoigné de leur haut niveau de professionnalisme.
Quelles conséquences l’opération libyenne va-t-elle avoir sur le budget de la défense ?
L’opération en Libye aura assurément un coût pour l’armée française. Les chiffres dont nous disposons aujourd’hui sont ceux qui ont été fournis par le gouvernement au moment du débat de juillet à l’Assemblée et qui faisait état d’un surcoût de l’ordre de 250 millions d’euros. En y ajoutant les opérations menées en Afghanistan et en Côte-d’Ivoire, la facture devrait avoisiner un total d’1,2 milliard d’euros, soit entre 500 et 600 millions d’euros de plus que ce qui avait été voté au départ.
Comment financer ce décalage ?
Dans un contexte marqué par les coupes budgétaires, c’est un vrai sujet. Les 54 000 emplois supprimés dans les armées devaient représenter un gain consolidé de 2,5 milliards d’euros pour le ministère de la Défense, en tenant compte du coût de l’accompagnement social et de l’aménagement des bases de défense notamment. Or, au titre de la lutte contre les déficits, il a été décidé pour 2011-2013, de ponctionner le budget de la défense de 3,5 milliards d’euros, soit 1 milliard de plus par rapport aux économies attendues des suppressions de postes. Pour compenser le manque à gagner et continuer à mener à bien les réformes, le ministère de la Défense s’attendait à retirer des bénéfices de la cession d’actifs immobiliers, de la vente d’ondes hertziennes et de la cession de l’usufruit de satellites de télécommunications militaires. Malheureusement, ces ressources ne sont pas au rendez-vous, ce qui pose un vrai problème dans le contexte actuel où la France est mobilisée sur plusieurs fronts à la fois. Le coût des opérations militaires relève du casse-tête.
Reste alors l’enveloppe de la réserve de précaution…
Déjà mobilisée par…
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