Messieurs,
Veuillez trouver ci-joint les articles parus concernant la décision du tribunal d’Evry sur le viol qu’a subi ma fille Laetitia en juillet 2001 et pour lequel son agresseur a été condamné sur le souhait de la victime à 5ans de prison avec sursis.
Cette décision de justice que nous attendions désespérément nous permet dès le mois de septembre de déposer une nouvelle plainte contre l’armée cette fois-ci pour fautes graves et non respect des consignes concernant les personnels de permanence au 121°RT ce soir-là, mais surtout la non réaction de la hiérarchie de ce régiment suite aux appels au secours que faisait ma fille durant les dix-huit mois qui ont suivi son agression où par des comptes-rendus elle demandait à changer de service subissant dans son environnement immédiat de travail des insultes, gestes obscènes et même menace si elle ne retirait pas sa plainte déposée à la gendarmerie d’Egly.
Enfin, suite à l’inertie de sa hiérarchie, Laetitia avait fait parvenir à Madame la Ministre de la Défense de l’époque un courrier nominatif sollicitant de sa part un rendez-vous afin de l’informer sur ce qu’il se passait dans ce régiment ; demande qui a reçu un refus, Pourquoi ??
Suite à l’abandon de l’armée face aux problèmes qu’a enduré Laetitia, l’inexistence d’aide sur l’accompagnement vers un retour à la vie civile, le refus de la Commission des pensions à reconnaître l’imputabilité au service des séquelles actuelles physique et psychique de son état, ma fille a décidé de défendre ses droits contre l’armée en justice.
Si l’armée est prête pour ce type de procès, Laetitia sait qu’elle engage une procédure longue, coûteuse et à l’issue incertaine face à un ministère mais elle a la volonté que sa démarche puisse par le biais des médias écrits et audiovisuels permettre au minimum de prévenir les engagés volontaires de l’armée de terre qui par nécessité logent en caserne que l’armée ne les couvrira pas en cas de problème en dehors des heures de service.
Enfin, j’espère à titre personnel que cette procédure mettra au grand jour le ou les coupables du trafic de drogue qui se déroule dans l’enceinte du 121°RT. Il y a eu plusieurs plaintes de déposées pour agressions diverses par des personnels féminins, début 2000 et années suivantes ; les fautifs ont-ils été amenés devant la justice ? Non à ma connaissance.
Ayant servi mon pays et son drapeau plus de 26 ans, je ne comprends pas que la hiérarchie militaire et les politiques laissent salir l’image de l’armée sans réagir. Faudra-t-il un mort pour qu’enfin nos Etats-majors et le ministère de la défense bougent ?
L’armée a des brebis galleuses qu’il faut éliminer pour montrer une image saine et de confiance aux jeunes qui peuvent vouloir s’engager.
Respectueusement, un père en colère qui soutient sa fille dans son combat.
Lire également :
L’article du Parisien Essonne : « L’ombre de la Grande Muette derrière le procès du violeur » du 04 juin 2008 consultable sur le site du Parisien www.leparisien.fr