Actions civilo-militaires (rapport d’information) : Rapport n° 3661 de MM. Philippe Folliot et Guy Chambefort

Bien avant l’apparition du concept moderne d’action civilo-militaire (ACM), l’aventure coloniale a contraint l’armée française à adapter ses modes d’intervention afin de durer sur des territoires lointains. Les seules actions cinétiques ne suffisant plus à assurer la victoire militaire et politique, les forces armées ont donc développé des instruments visant l’acceptation de la présence militaire par les populations colonisées. Jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie, des expériences se sont succédées et une doctrine a pris forme ; elles inspirent encore l’action des armées occidentales engagées dans des opérations de contre insurrection.

L’engagement actuel de la France en Afghanistan a remis au goût du jour l’importance des actions civilo-militaires en renforçant considérablement leur rôle tactique. De nouveau confrontées à un conflit insurrectionnel, nos armées y voient un axe d’effort de première importance dont le succès doit contribuer à la stabilité du théâtre et à la sécurité des troupes. Des moyens importants ont donc été consacrés à cette cause, gérée dans un cadre interministériel novateur. Cet engagement est aussi l’épreuve du feu pour le groupement interarmées pour les actions civilo-militaires (GIACM), créé en le 1er juin 2001 et déclaré opérationnel le 26 février 2004, qui fait des ACM une véritable spécialité interarmées.

Compte tenu de ces évolutions majeures, les rapporteurs ont souhaité conduire une mission d’information sur ce sujet près de dix ans après le rapport présenté par le député Robert Gaïa sur le même thème et qui avait préconisé l’amélioration d’une gestion encore trop marginale des ACM (). Plus récemment, cette question a également été abordée par le préfet Jean Dussourd dans son rapport « Mieux valoriser le volet civil des opérations de maintien de la paix et de gestion de crise », publié le 9 février 2009.

Sans prétendre à l’exhaustivité, les rapporteurs se sont efforcés d’identifier les forces et les faiblesses du dispositif actuel au regard de l’expérience afghane notamment, mais aussi des actions menées sur d’autres théâtres tels que le Tchad. Ils ont également souhaité entendre le point de vue des différentes parties prenantes, qu’il s’agisse des acteurs gouvernementaux, des agences et organisations internationales, des organisations non gouvernementales (ONG) ou encore des autorités des pays hôtes.

Ils saluent les progrès accomplis tout en soulignant la persistance de difficultés, auxquelles un certain nombre de propositions s’efforcent de répondre. Mais, au-delà, ce travail est également un hommage aux nombreux projets conduits à travers le monde par des équipes d’une qualité remarquable. Celles-ci font légitimement la fierté de la France.

Lire le Rapport:

RI N°3661 sur les actions civilo-militaires

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