Après dix ans à la tête de l’association qu’il a créée : l’association de défense des droits des militaires (Adefdromil), le Capitaine Bavoil a cédé la place au Colonel Jacques BESSY, désormais bien connu de celles et ceux qui s’intéressent à la condition militaire.
La Grogne l’a interviewé.
La Grogne : Un changement de président, c’est un changement de politique ?
Jacques Bessy : Eh bien, non ! Michel Bavoil, le fondateur de l’association que vous avez interviewé récemment souhaitait passer la main pour des raisons personnelles. J’ai donc accepté la présidence pour qu’il puisse souffler. Ceci implique des réorganisations en interne.
Michel Bavoil, heureusement, va rester vice président et son expérience est irremplaçable.
La Grogne : Quels sont vos objectifs pour l’Adefdromil ?
Jacques Bessy : L’objectif général est de faire progresser la condition militaire, de faire admettre que les fondements juridiques de la République, les principes de l’Etat de droit s’imposent à celles et ceux qui sont soumis au statut militaire et surtout à leurs chefs dans leur mode de commandement au quotidien.
Nous avons aussi des objectifs plus concrets tels que la reconnaissance du droit d’association à titre professionnel, l’introduction dans les statuts de l’interdiction du harcèlement moral et sexuel, la suppression ou, à la rigueur, la réforme profonde de la commission de recours des militaires, organe inique et discriminatoire des militaires par rapport au reste de la fonction publique, la reconnaissance du PACS sans condition de durée, celle de 2 ans fixée dans un décret de janvier 2011, étant également une mesure discriminatoire.
Pour reprendre l’expression d’un officier supérieur de la Marine qui s’est présenté aux dernières élections cantonales : les militaires doivent être des citoyens comme les autres, ou tout simplement, comme le dit EUROMIL, l’organisation européenne des associations militaires : des citoyens en uniforme ! Au passage, on peut souligner que cette conception ne peut que faciliter le lien entre l’armée et la nation.
La Grogne : Et la coopération avec les autres associations et avec La Grogne, comment la voyez vous ?
Jacques Bessy : Il y a manifestement un mouvement citoyen dans les armées et la gendarmerie. J’entends développer des synergies avec toutes les associations de bonne volonté, c’est-à-dire celle qui ont des buts communs et qui offrent une garantie de neutralité. S’agissant de La Grogne qui est un blog d’auteur, nous allons formaliser notre vision commune par un accord de partenariat. Je reste étonné du succès rapide de La Grogne, blog au design séduisant qui pose parfaitement le problème du devenir de la Gendarmerie et donne avec raison la parole aux élus. Ce succès rejaillit évidemment sur son auteur.
La Grogne : Et l’avenir de la gendarmerie, justement ?
Jacques Bessy : C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Pour reprendre le positionnement proposé par La Grogne, je dirai que je me situe parmi les réformistes. C’est-à-dire ceux qui espèrent le maintien de l’existence d’une gendarmerie rénovée. Mais, à trop rapprocher le statut militaire spécifique des gendarmes, il y a forcément un risque de fusion.
Je crois aussi que l’avenir de la Gendarmerie s’inscrit dans une révision générale du système de sécurité hors agglomérations à compétence policière. Compte tenu des contraintes budgétaires et du besoin sécuritaire, je ne vois pas comment, on pourra éviter un regroupement des unités de gendarmerie et la création simultanée de polices locales aux frais des contribuables.
On peut retourner le problème par tous les bouts, c’est la seule solution durable qui apparaisse. Voici quelques années, j’avais tenté de tracer l’évolution historique de l’organisation de la gendarmerie dans un article intitulé « La Gendarmerie survivra t’elle en 2012 ? L’analyse à laquelle je m’étais livré, reste globalement valable.
Source: lagrognegend
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Merci de préciser le « ER » : colonel (ER) Bessy. La différence est importante !
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