Afghanistan : des honneurs et du showbizz (par Philippe Le Claire – L’Union L’Ardennais)

A l’occasion de la libération des deux journalistes que l’on sait, tout le saint-frusquin médiatique nous a saturé de directs bidons et d’émotions à grand spectacle… quand les deux « héros de la liberté de la presse » s’étaient fait enlever, pour quelques images sans doute essentielles d’un chantier sur l’axe Vermont qu’ils savaient non sécurisé et extrêmement dangereux ; ils l’avaient constaté par eux-mêmes, aux côtés des forces françaises, lors d’un précédent accrochage au cours d’une mission de sécurisation de cette route.

Les deux reporters ont été récupérés à grands frais, mais la vie n’a pas de prix et c’est heureux. Ce qui l’est moins c’est que dans le même temps le rapatriement de la dépouille mortelle du première classe Cyrille Hugodot du 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, a été largement minoré, voire éludé par la grande presse et le service public…

Quand on entend un Rémy Pflimlin, PDG de la grande télé financée par les contribuables français – et dont les titres de gloire sont l’arrivée de Marc Olivier Fogiel sur France 3, la diffusion de « C’est mon choix » et le lancement de « Plus belle la vie » – déclarer bravement : « Notre mission, c’est d’informer nos concitoyens, d’être exigeants. Pour cela, il faut aller sur le terrain. Il faut prendre des risques ; il faut, bien sûr, mesurer ces risques… », on se demande ce qu’il dirait au sujet des militaires français tombés en Afghanistan dans le cadre de la coalition internationale envoyée là-bas sous mandat de l’ONU ?

En attendant, le 29 juin dernier, quand le convoi funéraire du 63e soldat français tué au combat en Afghanistan a quitté Roissy, avec sa garde d’honneur, pour emprunter l’avenue de la Grande-Armée, puis les Champs-Elysées avant de rallier les Invalides, seuls des anonymes, un escadron de gendarmerie et des sapeurs-pompiers ont rendu les honneurs de manière impromptue à Cyrille Hugodot… Pas grand-chose à la télé ou ailleurs. Ce sont pourtant des gars comme lui qui ont risqué leur peau pour obtenir la libération de nos chers otages. Cette différence de traitement suscite comme un malaise. Tout comme les déclarations d’un « psy » invité à s’exprimer sur l’état de santé des héros libérés. « Ils ont été traités de façon relativement humaine […] et avaient des relations à peu près correctes avec les talibans qui sont des gens avec un code de l’honneur… »

Un diagnostic qui sonne bizarrement quand ….

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