Extrait de l’intervention de Monsieur le député Michel de BONNETOT

(groupe de l’Union des Démocrates pour la République)

(…)

J’aborderai deux autres points : la liberté d’association et la liberté d’expression.

En ce qui concerne la liberté d’association, je vous ai demandé il y a quelques jours si les amicales d’anciens élèves des grandes écoles seraient autorisées à recevoir l’adhésion des personnels en activité.

Par exemple, les statuts de l’association des anciens élèves de l’école navale, association dont je ne fais pas partie, mais dont l’un de mes collègues est membre, prévoient « la défense des intérêts matériels et moraux des officiers de marine et anciens officiers de marine ». Estimez-vous que cette association, constituée selon la loi de 1901, puisse être ouverte aux militaires d’active? Je pense que, d’après l’avis que vous avez donné au conseil supérieur de la fonction militaire, elle leur reste autorisée, mais je ne crois pas que cela ressorte clairement du texte soumis à l’Assemblée.

J’aurais souhaité, en tant qu’ancien officier, une certaine liberté d’expression, car il est moins dommageable d’entendre des officiers émettre, sous leur responsabilité personnelle, leurs opinions, que d’avoir à connaître les appréciations dont la hiérarchie, quelques fois, ne se montre pas avare.

Vous disiez, il y a peu de temps, que les aviateurs auraient tendance à critiquer les marins et vice versa. C’est un artilleur qui a tenu les propos les plus significatifs à ce sujet. FOCH , au cours des manoeuvres qui ont précédé la guerre de 1914 a déclaré : « l’aviation, c’est zéro ! Tout ça c’est du sport ! ». Or les forces aériennes françaises ont quand même joué un certain rôle dans la victoire de 1918.

Avant le conflit de 1939-1940, il aurait été préférable de laisser certains jeunes officiers parler de la détection électromagnétique ou de la détection ultrasonore, ce qui nous aurait épargné les documents officiels aux termes desquels la détection électromagnétique ne présentait aucun intérêt militaire, étant donné la fragilité des dispositifs qu’on pouvait utiliser pour détecter un bâtiment de surface ou un avion.

Il y a là une certaine limitation de la liberté d’opinion et j’aurais souhaité qu’on se montrât plus libéral.

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