La fermeture de la base de Nîmes-Garons n’est pas à l’ordre du jour

Le 8 janvier 2008, M. étienne Mourrut, député UMP du Gard a posé la question orale sans débat suivante à Monsieur M. Hervé Morin, ministre de la défense :

M. étienne Mourrut :

Monsieur le ministre, la base aéronavale de Nîmes-Garons, idéalement située sur le bassin méditerranéen, est parfaitement intégrée dans le tissu économique gardois et participe activement à son développement. Sa situation géographique permet une réactivité et une disponibilité immédiates en mer Méditerranée, théâtre de nombreuses menaces.

Les missions opérationnelles de cette base – dont les instruments de contrôles, les hangars et les outils industriels sont particulièrement performants – consistent à surveiller la Méditerranée et à servir de base de repli pour le groupe aérien embarqué de notre porte-avions, ainsi que de base de déroutement pour la base d’Istres.

Ses atouts indéniables devraient conforter le bien-fondé de l’existence de la base sur Nîmes-Garons. Pourtant, les 1 500 personnels concernés sont inquiets ; ils s’interrogent sur son maintien et sur l’avenir professionnel du personnel civil de défense. Il semble en effet que le plan de charge de travail soit en voie de diminution du fait notamment de la réforme des Nord 262 et de la disparition de leur maintenance.

Dans ces conditions, ne pourrait-on pas envisager de nouvelles activités, telles que la maintenance des aéronefs de la sécurité civile, des autres armes ou encore des autres ministères ? Comment le Gouvernement entend-il répondre aux craintes grandissantes des personnels de la base aéronavale de Nîmes-Garons, qui redoutent la fermeture d’un outil nécessaire à notre appareil de défense ?

Réponse de M. Hervé Morin, ministre de la défense :

Vous m’avez interrogé sur l’avenir de la base aéronavale de Nîmes-Garons. Comme vous le savez, le ministère s’est engagé dans un vaste mouvement de réforme allant dans le sens de « l’interarmisation » : il s’agit de supprimer les doublons et de réorganiser les services de façon à obtenir le meilleur rapport possible entre forces opérationnelles, soutien et administration générale.

L’autre grand chantier est celui du livre blanc, qui doit nous amener, fin mars, à une nouvelle analyse géostratégique, portant sur les enjeux, les risques et les menaces au cours de la décennie à venir, ainsi que sur l’évolution de nos alliances. Il en résultera un nouveau format des armées et une nouvelle définition de leurs capacités.

Ces efforts de rationalisation ne concernent pas seulement l’administration centrale, mais aussi les différentes implantations du ministère. Nous réfléchissons à une nouvelle organisation sur le principe des bases de défense : l’idée est d’offrir, dans un même lieu, dans un même bassin de vie, un soutien global. Vous parliez d’augmenter l’activité de la base aéronavale de Nîmes-Garons en lui confiant des opérations de maintenance au profit des autres armées. C’est précisément l’objet de la réflexion en cours : faire en sorte que le soutien et l’administration ne soient pas dédiés à chaque armée, qu’ils ne dépendent pas de la couleur de l’uniforme, mais concernent, au contraire, aussi bien des régiments de l’armée de terre que des bases de l’armée de l’air ou de la marine. En regroupant différentes unités dans un même bassin de vie, nous pourrons réaliser des économies de fonctionnement tout en gagnant en efficacité.

C’est à l’issue de cette réflexion, sur la base des travaux du livre blanc et de la loi de programmation militaire, que nous serons amenés à redessiner le paysage territorial de notre armée. Mais je serai totalement incapable de vous dire aujourd’hui quelles en seront les conséquences précises pour telle ou telle unité, qu’il s’agisse de la base de Nîmes-Garons ou de toute autre implantation. Sachez cependant que la fermeture de cette base, à laquelle vous tenez tant, n’est pas du tout envisagée. Il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir.

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